29 janvier 2023
22 janvier 2023
Vraiment pas gagné.
"- Et toi tu commences le travail à quelle heure ?
- bah moi j'ai demandé à commencer à 9h car la crèche ouvre que à 7h30 et le temps de le déposer et tout... J'arrive à 8h50 au boulot...
- ah ouais c'est serré niveau timing !
- oui, et avec les travaux sur le RER je viens en voiture maintenant, je suis en mode pilote automatique, je suis la voiture qui est devant et puis à un moment faut que je me reconcentrer pour tourner au niveau de la rue qui arrive au collège
- ...
- et puis en plus il y a les travaux sur le parking du collège du coup j'arrive et 'il n'y a plus de places je dois me garer ailleurs. J'ai à peine le temps de corriger quelques copies avant le début des cours
- ah ouais...
- en plus le petit il se lève tôt, je dois quand même le réveiller a 6h. Il est adorable mais c'est vrai que que je dors pas assez en ce moment...
- c'est beaucoup d'emmerdes !"
Oui,
Ça a l'air d'être vraiment beaucoup d'emmerdes.
13 janvier 2023
Maps
Cartographie approximative du bonheur en France :
- Viens : rue du chemin neuf, Vaucluse
- Palavas-les-Flots : rive gauche, Hérault
- Ivry-sur-Seine : 46 rue Pierre et Marie Curie,
- Montpellier : 2 place Laissac
- Andernos-les-Bains : adresse incomplète
- île de Groix : Fort du Mène
- Champigny-sur-Marne : adresse incomplète
- Toulouse : adresse partielle
Ce sont les lieux où je me suis reveillée après une nuit tres intense et d'où je n'avais pas envie de rentrer chez moi.
11 janvier 2023
Les bonnes résolutions.
Pour cette année :
- regarder moins souvent l'heure
- dire oui à tout ce qu'on me propose
Pour le reste, cela va de soi.
Les bonnes choses.
Je reviens avec un litre et demi de confiture maison, la mémoire des petits coups de fesses du bébé contre ma paume, plein de photos de chiens, mais aucune du cèdre du Liban, dont l'image est impregnée depuis cinq ans dans ma rétine.
C'est l'endroit du monde où je sais le mieux épeler le mot sérénité. Il y a un poêle et des poils de chiens, assez de vieilles assiettes porcelaine pour un entrée plat dessert pour douze, une dizaine de coffrets de polly pocket tous plus ingénieux les uns que les autres, une machine à laver qui tourne sans jamais s'arrêter alors qu'elle a quatorze ans, le frigo jamais vide aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, de la lavande aux quatre coins des pièces qui devient grise avec le temps mais qui ne perd pas son odeur.
J'y dors aussi bien que j'y lis, la lumière y est parfaite, la literie moelleuse et accueillante, et même l'aspirateur ronronne avec douceur - au moins une fois par jour. Le soir, j'y bois toujours mais jamais à outrance, on ne se couche jamais tard mais jamais tôt non plus, on ne parle de rien mais le silence n'y a jamais sa place. J'ai le choix entre trois canapés et trois lit pour rêvasser, il y a trois étagères remplies de livres, et deux salles de bain. On peut manger dedans ou dehors, se laver dans un douche ou dans une baignoire, dormir totalement calfeutré dans la chambre du bas ou bien dans celle du haut la porte ouverte et avec les chiens.
Je n'y fais rien, et c'est mieux que tout. Parfois on va étendre le linge dans le jardin, aider Christiane à installer Zoom sur sa nouvelle tablette, ou encore faire un tour en voiture jusqu'au centre équestre voir les beaux chevaux dont a si peur la grande chienne. Mes matins y sont tous semblables : lorsque je me lève il y a toujours du pain à moitié entammé sur la table et au moins deux sortes de confiture. Le café est à sa deuxième tournée, on ne me demande jamais si j'en veux, j'ai toujours une tasse chaude servie d'office. Ils sont levés, depuis plusieurs heures, ont déjà balade les doigts, fait un tour à la boulangerie, fait leurs exercices de respiration, et parfois même fait les courses. Si je dors trop tard, ils laissent les truffes des deux bestioles me reveiller ; l'effet est sans appel.
Les trajets en voiture sont indentiques : quel que soit le chemin que l'on prend, les gros flancs du Lubéron sont visibles depuis l'auto. Ses écailles formées par les arbres aux feuilles caduques changent de couleur à chaque heure de la journée. Le paysage entier ne chaque que vaguement : il n'y a qu'entre mai et août que ce paisible paradis devient encore plus éclatant, avec les touffes de lavande qui se gonflent en rangs serrés sous la fenêtre.
Je ne sais pas si un jour je pourrai vivre à la campagne. Ce que je sais, ou que du moins je constate à chaque fois que je Viens, qu'elle que soit la durée et la saison, c'est que c'est ici, indéniablement, que je ressens le plus intensément l'apaisement et le bonheur.
04 janvier 2023
Le seuil.
Parfois, les choses qui ne font pas si mal m'endolorissent très fort ; et à l'inverse, certaines plaies vives et profondes ne font que m'importuner vaguement. J'ai souvent ressenti un mal immense à la poitrine, à l'abdomen lorsque je n'avais aucune puissance d'agir concrètement dessus, cela m'a lacére de l'interieur si fort que les cicatrices peuvent se raviver lorsque je fais certaines mouvements, lorsque certains mots sont prononcés, ou quand un parfum, une couleur font soudainement appel aux souvenirs. J'ai eu mal si fort que tout se souvient : mon épiderme, les muscles, la salive, les ongles qui se brisent instantanément contre les paumes, les cils qui chavirent, puis tout le reste aussi. Le gouffre se rouvre comme un plaque d'égout en plein milieu de l'avenue passante et le risque inhérent que les passants s'échouent dedans avec à l'issue une mort certaine.
Puis d'autres fois, ça va. Ça remue, un peu comme un bus qui roule sur une DFCI, comme quand tu te prends un rouleau alors que la mer avait l'air calme. Si tu gaines bien, si tu serres fort les paupières, si tes orteils s'aggripent suffisamment au sol tu tiens bien, c'est juste un mauvais moment à passer. Tu cries "ohh" et c'est déjà fini, t'as juste eu peur d'avoir trop mal mais ça va, rien ne saigne, rien n'est cassé, c'est surmonté.
On va tenter 2023 avec les pieds bien stables, la tête bien droite, le col bien entretenu. On a finalement fait comme ça pour 2022 aussi. Après tout, mamie n'est pas encore morte, les murs sont bien repeints, le stérilet ne fait pas si mal, la psy coûte pas si cher, les ex ne sont plus dans les pattes, le taff donne une bonne raison au réveil de sonner, les restos de ramen ont toujours des places pour nos fesses, les billets d'avion sont pris, les lentilles sont commandées.
On y voit plus clair,
Je crois
qu'il suffit d'avancer doucement.
Inscription à :
Articles (Atom)