24 mai 2015

Pente abrupte.

   L'année 2015 nous badigeonne de sa visqueuse et âpre répugnance : de jour en jour, de semaine en semaine les
affreux moments, les détestables nouvelles et autres fâcheuses calomnies parsèment les mois du calendrier. C'est
interminable, c'est éprouvant. Je n'ai jamais autant de fois dans ma vie entendu le mot hôpital que depuis
janvier, je n'ai jamais assisté à autant d’évènements macabres. Je dis "je", mais tout mon entourage
transpire de cette sensation. Nos destinées nous lacèrent de l'intérieur, s'attaquent à nos familles,
nos amis, nos biens, nos projets. Je suis dépitée, abasourdie. Un soir sur deux je m'endors en
priant de me réveiller en 2016, je n'ai même plus envie de vacances, plus envie de diplôme,
plus envie de repos, d'anniversaire ou de fêtes de fin d'année. J'ai envie d'un peu de
sérénité, juste un peu. Et je voudrais la partager avec tant de monde qui en a
autant besoin que moi qu'il en faudrait des quantités gigantesques, il
faudrait déverser sur la terre des tonnes et des tonnes de sérénité,
de calme, de plénitude. On en manque tant cette année qu'on
s'asphyxie, on s'empoisonne, on s'entretue. Il y a des
archéologues qui cherchent à savoir les raisons
du déclin des plus grandes civilisations
anciennes, de l'Assyrie, de l'Egypte ;
j'ai peur que le notre soit dû à
l'année 2015.