28 novembre 2022

Pensées.

Je me suis offert des fleurs, pour me rappeler de toi.
Deux pensées.
Car je pense à toi, 
Mais surtout je pense à moi.

Je respecte tes choix mais ne les approuve pas.

27 novembre 2022

ICU

Je t'ai vu. Je t'ai vu trois fois cet après-midi. Je sais à quel point tu es observateur. Les trois fois où j'ai regardé ta tête elle était tournée à 180 degrés par rapport à ma position. 
Tu as le culot de prononcer à mes amis que tu es allarmé pour moi. Je suis touchée, irritée, blessée, déçue. Des choses que tu dis, que tu fais, et surtout que tu ne fais pas et que tu ne dis pas dépassent mon entendement.
Tu avais tant de choses à me dire, paraît-il, jeudi soir. Mais tu es parti au bout de 25 minutes. Mon seul réconfort a été de découvrir avec stupeur que tu avais reglé ma tisane.
J'ai mis toutes tes affaires dans un sac cet après-midi. Il y avait un carton entier de Legos, quatre ou cinq t-shirts blancs, le quatrième tome d'Harry Potter, un parapluie rose, un jouet dinosaure, un bol chinois, un rasoir, deux BDs Stat Wars, et une brosse à dents pour enfant. C'est tout que ce tu as parsemé chez moi. Des affaires de petit humain. D'un petit humain qui ne sait pas parler. Qui ne sait pas me parler, en tout cas. J'ai jamais su vraiment si jeté faisais peur, que je te degoutaos, que je t'impressinnais ou que je t'étais désagréable. Un peu tout ça à la fois mais alors pourquoi vouloir poursuivre à tout prix une relation où tu te sens diminué, blessé et incompris ? Des choses me dépassent... 
Pourquoi ne m'as-tu jamais envoyée chier, dit les choses franchement, pose les points sur les i ? Pour quelles raisons as tu decidé de faire reposer le point de ton indécision et de ton immaturité sur mes colères et mes exigences ? Te sens-tu mieux d'être sorti avec une nana si cruelle ? Vas-tu mieux d'avoir éte si malmené par mes ambitions ? Ton monde est-il plus doux d'avoir éte bercé dans mes angoisses ?
Pourquoi t'es resté si longtemps, bon sang ? Pour arriver au stade où tu es incapable de croiser m'ont égard dans une brocante ? Parce que t'as besoin de sortir avec des meufs un peu brisées mais un peu fortes pour te sentir exister ? 
Les questions fusent. C'est passé trop vite. Je ne me souviens plus du tout de ka dernière fois où on a fait l'amour - l'a-t-on déjà fait ? Je t'ai senti hésiter jusque dans ta jouissance, jusque dans tes cauchemars. Y a-t-il eu une journée ou t'es allé bien avec moi ? Je ne me souviens de rien, tout est flou, on a plongé dans un bain d'acide et la corrosion a tout dilué, ne trouves-tu pas ?

25 novembre 2022

Comme avant.

C'était incroyable.
On s'est appelés il y a deux ans, et on s'était vu il y a six la dernière fois. L'exercice de se raconter les 2370 derniers jours n'était pas aisé, mais on a fait un sans faute. S'avouer les potins, les crushes, les non consentements, et les mille autres belles choses qui nous sont arrivées ça fait un coup au moral. Un coup violemment bon. 
Le passé, ce précieux passé qui nous unit, nous construit et nous guide, ça recadre.
On s'est loupés de peu et qu'est-ce qu'on en a rit ce soir. Je me souviens. Je me souviendrai de tout ça régulièrement car c'est un délit d'effacer ça de sa mémoire. Il se souvient que je suis une girafe, je me souviens de ses bisous dans le cou, et on a mille choses en commun - des journées entières qui s'enchainent à se croiser à une pause clope de trois minutes, derrière un comptoir de bar où il était le maître absolu, devant nos innombrables blagues graveleuses qui ont forgé des maillons qui ne se désolidarisent plus, même à l'acide.
La vie va à son rythme, y'a des sursauts comme ça, ou rien ne va et où plein de choses se rembobinent pour repasser un bon film indémodable.
C'est un peu la classe américaine. Jamais trop long, jamais trop plat, jamais trop facile.
 

23 novembre 2022

Ne pas se souiller.

Arracher le pansement comme on arraché une dent. À qui ça fait le plus mal ?
Combien de dents doivent tomber avant de mettre des barrières ? Les facettes ne fonctionnent pas sur le coeur ni sur la tête, et j'ai assez d'expérience pour de l'automédication.
J'ai 
Une ordonnance pour la sérénité, le lâcher prise, les actes responsables et les week ends en province. En cas de peine de coeur, je dois boire du gin avec les copains, oublier ton prénom et ne pas penser aux choses horribles que tu diras sur moi en déformant ma volonté et mes ambitions.
Je suis responsable, je ne conduis pas bourrée, et là ça fait plusieurs jours que tu me saoules, que je suis ivre d'inquiétude et que je peine à me rappeler ce que tu m'apportes comme liqueur.
Il y a tez blagues, et puis les jouets comme si tu n'avais jamais su que j'ai plus de huit ans. Y'a les repas trois étoiles, la couette pliée en demi lune et les baisers la nuit comme si tu respirais la vie. 
J'ai plus de forces. T'as usé ma patience, mes limites étaient très fine, je t'ai prévenu. Je ne voulais pas d'un couple, je ne voulais pas de ton amour, je ne voulais pas de tes engagements. Tu m'as eue un peu à l'usure, un peu par la beauté de tes yeux. 
J'ai mal maintenant, car tu colles à mon coeur comme le café colle à la table basse le matin où on ne veut pas se lever au travail.
C'est l'habitude, la douceur, la peur de ton mal être, la peur de l'échec.
L'échec est où, là ? Le fait de te dire  pas SMS que c'est assez ? Ou de poursuivre en attendant péniblement la fois suivante, la prochaine fois où tu ne répondras pas, où tu ne voudras plus me voir où tu n'auras rien à dire, rien à défendre, rien à carrer..?
Je m'enlise. T'as besoin de plus doux. J'ai besoin de plus solide. L'eau ruisselle dans les interstices de mes croyances et les sillons ne font que se creuser car avec le temps on n'oublie pas ce qu'on convoité, on y met justement plus d'entrain
Je ne veux plus de ton silence, il sonne creux dans mon coeur, mon amour.

18 novembre 2022

Compromis.

Je suis dure.
Je t'entends le penser. 
Je ne croyais pas que poser ses limites faisait tout autant mal que laisser les vannes ouvertes. J'ai la même boule au ventre, les mêmes larmes sur les joues, les mêmes peurs, mais sans la consolation de venir te les dire et redire et attendre de toi que tu fasses quelque chose. C'est la double peine des mêmes émotions déchirantes avec l'impression de mon indifference. 
Pourtant, oh, comme je ne m'en fiche pas, comme ça m'éreinte de te délaisser ainsi, de te fermer la porte, de ne pas te tendre la main, de ne pas pouvoir te serrer dans mes bras, de te dire ça va passer.
Ça va passer, c'est certain. Mais ça va recommencer, et je te ferai les mêmes supplications, les mêmes reproches, le même refrain et j'ai déjà fait ça tant de fois avant toi que je me suis essouflée en plein vol, en plein bonne volonté, en pleine preuve d'amour. Ça n'a rien donné : il n'y a jamais eu de renouveau, c'était le même schéma. Je sais désormais que si deux fois, trois fois, quatre fois ça ne change pas ça ne changera jamais et je ne serai jamais apaisée, jamais heureuse, jamais sereine. Je ne peux pas me projeter en me disant que c'est moi qui porte l'inquiétude, que c'est moi qui rappelle les différentes étapes, que c'est moi qui crie quand ça craint. J'ai rayé le disque, je me suis cassée la voix, j'ai passé des nuits à pleurer de désespoir, dejà, tant de fois. J'en ai encore le coeur bouffi, tu sais. Alors non, je ne laisserai pas passer. Parce que j'ai déjà perdu trop de moi-même, j'ai besoin de garder des bouts de moi intacts, le plus de bouts de moi possible, car beaucoup ont déja éte discéminés dans des promesses non tenues, des mensonges à rallonge, des faux espoirs. J'aimerais maintenant vivre et me construire entière, et m'entourer de personnes qui ne me prennent pas des petits bouts de moi simplement parce que c'est là, et non pas parce que ça leur importe. Je ne suis pas un puis inépuisable de prières et de compassions, je ne veux plus me laisser tarir, alors je prends le problème à la source, aussi glaçante soit-elle.