17 novembre 2012

Vodka Red Bull.


Le bonheur c'est l'eau chaude.
Le bonheur c'est le train.
Le bonheur c'est la force...

   Le bonheur, parfois je l'ai, et parfois non. Aujourd'hui, pour la première fois depuis un mois, j'ai pu me laver, à l'eau chaude dans mon appartement. Vous n'imaginez pas ce que ça fait, de passer un moment en intimité avec cette chaleur, qui vous coule de la nuque jusqu'aux orteils. C'est comme faire l'amour. Mais c'est pas pareil. Du coup, j'ai bu, ce soir. Et comme à chaque fois que je bois, je suis allées sur trocdestrains.com, pour voir s''il y avait des billets pas chers pour demain, pour faire l'amour. Parce que ça manque, ta présence ; ça manque comme une cigarette... Beaucoup de signes de ponctuation pour ne rien dire, pour ne rien dire du tout, ce qui vaut, au final, à dire ce que l'on pense. Voilà ce que c'est, la signification des virgules : des petites pauses qui ne valent rien, qui donnent le ton, qui valent tout, en somme. Je ne sais pas ce que tu vaux.
   Je ne sais pas ce que je vaux non plus, mais je suis sure qu'avec des virgules on peut mettre Paris en bouteille et le jeter dans la Méditerranée un soir d'hiver, histoire qu'il aille ce ballader ailleurs, pendant que nous serons au chaud sous ta couette. Paris est un homme, pas un home, et la preuve c'est qu'il n'a jamais eu les couilles de me draguer comme il aurait fallu. Du coup, un jour, t'es arrivé, en mettant simplement ton bras dans mon dos, assis sur ton coffre de voiture, comme si c'était la chose la plus banale au monde. Il y a cinq jours nous avons visité le haut de la tour Eiffel... Mais moi, quand je plane, c'est pas à 280m au dessus de Paris, c'est simplement quand je te vois sourire ; dans ces instant, je n'ai envie que d'une chose : plonger ma bouche vers la tienne, et m'y baigner comme le font les sirènes. C'est dingue que ce soit si perturbant de se trouver à tes cotés. Tu es quelqu'un d'étrange. Car je n'ai toujours pas l'impression de te connaître assez, car je ne sais toujours pas si tu déconnes, car je ne pense toujours pas que tu m'aimes...
   Peut-être, demain, je le saurai. Peut-être, demain, je serai dans mon lit. Peut-être... demain...ça ira mieux. (Peut-être les trois...)

13 novembre 2012

Nuit seule.

Ne vis pas où il fait sombre
ne pleures pas où il fait noir
garde ta tête sur tes épaules
et non pas sur le comptoir.

T'auras le temps de compter
tes malheurs à la pelle
tu verras que l'envie
manque souvent à l'appel

j'aurais bien interdit
au froid de te ronger les os
mais tu vas te baigner dans des eaux
glaciales

voilà pourquoi le paracétamol est ton premier repas
voilà pourquoi hier je ne souriais pas
voilà pouquoi les choses sont ainsi et pas comme tu le voudrais toi.
Voilà.

12 novembre 2012

Question en post-scriptum.

   Est-ce qu'il faut ne jamais se retourner,  pour ne pas avoir le tournis, en marchant vers l'avant ? Il y a des choses qu'on a faites, qu'on a senties, qu'on a aimées : faut-il les laisser, les garder, les détruire, les prendre dans son sac à dos, les regretter, les refaire ?
   Moi, quand je me retourne je vois trop de choses, et je ne sais pas quoi en faire.

Quitter et ne pas quitter.

   Qui aurait pu croire. Pas moi.

   Voici ton corps, devant mes yeux. Voilà déjà ton bassin ferme qui s'ancre contre le mien. La douceur de ta peau est plus chaude que la couette en plumes. Tu souris, tu fermes les yeux, tu piques. Je crie.


   Parfois, il faut des mots. Parfois, il faut juste le silence, la pénombre, et nos yeux se parlent sans l'aide de nos langues. Et puis c'est au tour de nos lèvres, de nos mains, de se raconter leurs malheurs lorsqu'ils sont seuls.
   Seuls, nous le serons souvent. J'apprends avec toi à remplacer les regrets du futur par le bien-être du présent. Tu étais là cinq minutes avant de partir, et tant que t'es là, il ne faut pas penser que ça va se terminer. Et puis, maintenant que ta bouche ne va plus se tendre vers la mienne pendant une semaine et demi, je ne vais pas m'attrister sur ton absence, je vais vivre comme si tu ne me manquais pas, puisqu'après tout pleurer ton départ ne fera pas avancer nos retrouvailles. Je ne parle pas de mettre l'amour entre parenthèses, mais de ranger dans un tiroir les jours qui écrivent les contours de nos coeurs pour ressortir les plus petits cahiers, peut-être moins agréables à lire, mais qu'il faut continuer quand même, le temps de se retrouver : les cours, les potes, les trucs en cuir... Y prendre plaisir en attendant le train. Faire en sorte qu'ils deviennent agréables et savoureux, assez pour me faire passer onze jours beaux, onze jours sans toi, mais avec toi dans mon coeur sans que ça me fasse mal.

09 novembre 2012

Dans l'attente d'être ensemble.

   Le ventre qui se remplit de doux frissons, un sourire incontrôlé qui essaie de se faire dégager par des larmes qui n'ont pas lieu d'être. Un coup chaud, un coup froid. L'envie et la peur font trembler les doigts, le cerveau tourne à cent à l'heure et le cœur bat en chamade alors qu'on est tranquillement assis sur le canapé. Je ne sais pas si j'aime toutes ces sensations. Je sais ce qu'elles veulent dire, pourtant. Elles annoncent le beau temps. Mais en attendant, c'est la pluie dans mon corps, la pluie et l'orage. 
   Quelle foutue débauche organisent encore mes sentiments ? Il faudrait les tenir en laisse, le museler. Car en attendant, ils aboient, ils grognent, ils courent partout sur les parois intérieures de mon coeur, de mon crâne, de mon estomac, de mes cuisses. Insupportable. Insupportable et si intense. C'est comme le rêve que j'ai fait, cette nuit : quelque chose de plus excitant que le sexe, que les bonbons, que les bons livres, que l'alcool, quelque chose de plus irritant que la moutarde, que que les enfants qui pleurent, que le retard d'un train. C'était donc un rêve prémonitoire, en quelque sorte.

   Je hais les retrouvailles autant que les séparations.