30 décembre 2022

l'Astre.

Cela fait toujours cette sensation ? Je ne me souviens plus...
Une langue qui se fourre dans ta bouche :; on avait dit un bisou et je me retrouve à enlacer tes papilles avec les miennes. C'est furtif, fébrile et fascinant.
Tu trembles d'énergie, et je ne reboirai pas un verre. On se revoit peut être et tu ne seras qu'un fantôme.

Ave Maria

26 décembre 2022

Chez soi.

   La séparation entre le domicile et le lieu du travail pro- ductif, rappelle Ann Oakley, ne caractérise pas les sociétés humaines en général, mais les sociétés industrialisées. En Grande-Bretagne, avant la période d'industrialisation inten- sive (1750-1850), les activités les plus répandues étaient le textile et l'agriculture. La famille, constituée non seulement du père, de la mère et des enfants, mais aussi de serviteurs et d'apprentis des deux sexes, formait une unité de production qui pourvoyait en même temps à son propre entretien. Le tra- vail domestique en tant qu'activité distincte et isolée n'existait pas: il s'intégrait à l'activité principale de la famille. Garçons et filles non mariés l'exécutaient sous la direction de la femme mariée, qui assumait, à parts égales avec son conjoint, son rôle dans le travail productif. La maisonnée cuisinait, mangeait et se reposait dans le hall central; la cuisine en tant que pièce spé- cifique n'apparut qu'à la fin du xvr siècle et ne se généralisa à l'ensemble de la classe ouvrière qu'à la fin du XIXe siècle.
   De même que les femmes participaient à la production, les hommes, dans ce contexte, appartenaient pleinement à la sphère domestique. Les pères vivaient avec leurs enfants dans la même intimité que les mères. Un homme du xvir siècle, Ralph Josselin, père de dix enfants, a ainsi laissé un journal dans lequel il consignait jour après jour leurs progrès : « Il signale à quel âge ils ont fait leurs dents, marché, parlé, et s'interroge sur le bon moment pour leur sevrage. Dans un cas au moins, la décision fut prise conjointement par lui et par son épouse." Un lieu qui permette de mêler travail et vie de famille : cette configuration spatiale fait partie de celles que l'architecte Christopher Alexander identifie comme béné- fiques pour l'être humain. De cette façon, dit-il, "l'amour et le travail sont connectés, unifiés; les gens qui vivent là sont en mesure de comprendre et de ressentir leur cohérence". Un père n'identifie plus sa femme et ses enfants aux "loisirs" et au week-end ; une mère échappé a la fois au stéréotype de la ménagère et à celui de la "femme qui travaille".

Mona Chollet - Chez Soi, une odyssée de l'espace domestique 

25 décembre 2022

Projet.

Noël 2024 loin de là.

La honte.

Un peu gênant quand même de rire à mon habit de Noël pile deux ans après m'avoir avoué que tu me trompais depuis des lustres. Il y a des limites à la bienséance, non ?

Tu as quarante deux ans et tu es un looser qui n'a pas su prendre soin des gens qui t'aiment. Même ton enfant et ta mère ne t'estiment pas. Si le mot "échec" dans le dictionnaire avait une illustration il y aurait un bout de ta tronche toute rouge dessus. Joyeux Noël, je ris jaune, mais sincèrement 💛

14 décembre 2022

J'existe fort.

Ça faisait une semaine que je les avais. Ça m'a pris du temps de le faire, j'ai dû acheter des petits élastiques, car la première n'avait pas tenu toute seule et un gros chouchou se serait enlevé. J'ai bu faire des essais, séparer mes cheveux comme il faut, prendre le temps de bien me caler - devant un téléréalité - et les tresser de manière homogène. J'en ai fait deux d'abord, puis une troisième, le surlendemain. Je les aimais bien. Elles étaient fines, discrètes, ne gênaient pas le reste de la coiffure, tout en faisant scintiller ma crinière. 

Personne ne les a vues. En tout cas ne les a commentées. Pas même ma douce Lucie assise si près de moi au bar, pas même mes collègues de réunion. Je me suis dit qu'elles se voyaient mal, je me suis mise à les tortiller lors de réunions, les retressè entre elle obstinément, les regarder dans la glace en allant aux toilettes.

Et puis lui, au bout de dix minutes au bar a sorti la phrase qui a le plus fait rayonner ma semaine. Une phrase que je m'imagine qu'on me dit tous les matins, car elle me fait me sentire jolie existante.

"Oh, tu t'es fait des tresses !"

Merci Tanguy, <3