Le ventre qui se remplit de doux frissons, un sourire incontrôlé qui essaie de se faire dégager par des larmes qui n'ont pas lieu d'être. Un coup chaud, un coup froid. L'envie et la peur font trembler les doigts, le cerveau tourne à cent à l'heure et le cœur bat en chamade alors qu'on est tranquillement assis sur le canapé. Je ne sais pas si j'aime toutes ces sensations. Je sais ce qu'elles veulent dire, pourtant. Elles annoncent le beau temps. Mais en attendant, c'est la pluie dans mon corps, la pluie et l'orage.
Quelle foutue débauche organisent encore mes sentiments ? Il faudrait les tenir en laisse, le museler. Car en attendant, ils aboient, ils grognent, ils courent partout sur les parois intérieures de mon coeur, de mon crâne, de mon estomac, de mes cuisses. Insupportable. Insupportable et si intense. C'est comme le rêve que j'ai fait, cette nuit : quelque chose de plus excitant que le sexe, que les bonbons, que les bons livres, que l'alcool, quelque chose de plus irritant que la moutarde, que que les enfants qui pleurent, que le retard d'un train. C'était donc un rêve prémonitoire, en quelque sorte.
Je hais les retrouvailles autant que les séparations.
Je hais les retrouvailles autant que les séparations.