20 janvier 2021

Voraces.

Croquons-nous, encore

17 janvier 2021

Déménager à Bali par précaution.

Toute la neige à fondu
Ça va faire pareil
Mon amour pour toi ?

Il neige peu à Paris,
C'est précieux dans ces contrées

Quand est-ce que ça va retomber ?

14 janvier 2021

Vêpres.

He is strong.

12 janvier 2021

Formules.

Et il y a quoi : le déluge
Et tu fais quoi : du grabuge
Et j'aboie sur la neige de traînées de poudre sur l'oreiller
je calcule toutes les destinations de tes mots doux oubliés
je m'arrache ton souvenir comme une dent de sagesse
je croule sous les débris que tu as fait de ma tendresse.

Par-dessus les aubes, par-dessous les pulls, je me rappelle de soirs où tu as été sève
Les mémoires sont brèves
Mais je suis un bambou : je me plie, mais jamais, je ne romps mon serment.
Tu m'as sermonnée fort, je t'ai serpenté mal. Terminaison en point virgule ; je crois que ce n'est pas normal

Je crie fort encore, tu sais,
quand tu me hantes
J'explose encore mon corps contre le verglas de ton ventre
de ton regard vitreux, de ton alcool douloureux
De ton sexe, de ton odeur, de tes genoux, 
de toi, fétide.

J'irai où me mènera ton discours putride.


Tu me manques, mon coeur.
Ma douce et belle personne,
Je t'aimerai encore, lorsque tu auras des sonotones.
Je suis une avalanche, et tu en es la secousse
Pourvu que les années prochaines soient un peu douces.

11 janvier 2021

Cata combe.

 J'avais oublié à quel point les mots sortent de moi comme du jus de citron quand je suis déchirée. A quel point ma mémoire redevient vivace et tortueuse, quand j'ingurgite goulument des canettes de bière, des fonds de vodka en tremblant de solitude et de douleur quelque part dans un angle de ma tanière.

Comment les mots me manquent quand le philtre d'amour m'embrume les yeux, comment je suis muette et sourde à cette viscérale douleur qui remplit ma poitrine de plomb et me la fout dans l'estomac. J'avais oublié comment je suis ivre, de toute la tristesse de mes espoirs. Comment je suis grincheuse et affamée de folie. Comment je suis dangereuse, soumise à l'addiction et à l'autodestruction. 

Elle me l'a dit, Anne : "j'ai l'impression que tu fais exprès". J'ai ce sentiment aussi. Que elle fait exprès. Cette pauvre peau épineuse pleine de crevasses que je mets à l'envers pour qu'on ne s'approche pas de moi quand je suis seule. Je consomme mes sanglots, je cultive ma faim, je m'arrache la gorge en fumant quand la neige devrait tomber. J'ai envie de tomber avec elle. J'ai envie d'avoir mal, si mal, autre part que dans le creux de la poitrine, qui s'est recroquevillée comme un pruneau. 


Ca n'ira pas mieux. C'est pas allé mieux en 2012, quand j'ai soufflé sur le pissenlit de ce que je croyais être mon bonheur éternel. Ca n'ira pas mieux en 2021, où c'est moi qu'on a soufflé comme un tas de poussière. 

J'empile les ossements. Je fais un tas avec les tibias, les vertèbres et les phalanges des personnes qui m'ont bouleversée, et ce tas est plus grand que moi. Et j'empile et j'empile et j'empile et ça finit par s'écrouler sur moi. Je finis ensevelie. Je finis plus bas que terre. Un jour, sans doute, je finirai morte, avec tous ces souvenirs creux qui me tomberont dessus. Je ne sentirai rien, car je mourrai sur le coup, tellement il y aura eu de beaux chagrins qui me passeront sur les épaules.

09 janvier 2021

Second step.

 He told me.

05 janvier 2021

First step.

I did it.

Pommes et foie gras.

 L'odeur du foie gras m'a toujours rappelé mon chien. Ce sont les mêmes vapeurs allègres de chair cuite putréfié qui se dégageaient de sa gueule chaude et de sa robuste et visqueuse langue, à la fois rêche et rose, lorsqu'il venait me donner un de ses bécots baveux, pendant que je ramassais des pommes au fond du jardin, afin de les lui jeter. Mes petits pieds ensandalés s'enfonçaient dans la terre noire et mousseuse, ignorant les piqûres des orties, et les griffes des ronces. Tout était très rituel : je scrutais l'horizon du haut de mes 90 centimètres, je localisais les bosses brillantes, rouges roses et jaunes, que formaient les pommes au sol. Je repérais les plus belles. Je me dirigeais vers elles, je les empoignais de mes petites mains et je les retournais.

Quelle était ma déception, quand, la plupart du temps, je trouvais le côté enfoncé dans la terre rongé par des vers, des limaces ou des écureuils. Cela me dégoûtait et me décevait un peu. Je laissais tomber la pomme là où je l'avais trouvée et je poursuivrais ma quête. Il me fallait faire au moins quelques mètres avant de tomber sur une belle pomme toute lisse, brillante, pas encore souillée par les miracles des sous-bois. Je l'auscultais alors avec fierté, l'astiquais avec mon débardeur, et jetais un regard malicieux à Jeep. Il frémissait d'impatience. Si par hasard je n'arrivais pas à croiser ses petits yeux marrons parce qu'il était trop occupé à chasser les crapauds, je criais son nom de ma voix aiguë. Jeeeeeep !

Il faisait volte-face, le museau braqué en direction de ma main, qui tenait la pomme déjà bien haut au dessus de ma tête. Je n'avais pas besoin de lui crier "assis", il s'accroupissait de lui-même, sans poser ses flancs au sol, prêt à bondir dès lors que le fruit aurait quitté ma paume.

En prenant de l'élan, en pliant mon bras et en le ramenant vers l'arrière, près de mon oreille, Jeep bondissait. Je n'avais pas à choisir la direction dans laquelle jeter la pomme, il le faisait à ma place. Lorsque je balançais le fruit de toutes mes forces, l'immense chien avait déjà parcouru quelques mètres. Alors, je voyais, comme au ralenti, la pomme le dépasser et le rattraper au-dessus de sa gueule, et lui, freinant sa course, bondir à plusieurs dizaines de centimètres du sol pour la rattraper, se contorsionnant dans les airs dans une figure digne d'un dragon. 

C'était l'un de ses surnoms : "Dracocha", qui signifie petit dragon. Et son haleine fétide, malgré un régime essentiellement composé de pommes chassées lors de nos virées, avait l'odeur du foie gras.





04 janvier 2021

So I asked him how he became this man


 Forgive me, Hera

I cannot stay

He cut out my tongue

There is nothing to save

Love me, oh Lord

He threw me away

He laughed at my sins

In his arms, I must stay


He wrote

I am broke

Please send for me

But I am broken too

And spoken for

Do not tempt me


Her skin is white

And I'm light as the sun

So holy light shines

On the things you have done

So I asked him how he became this man

How did he learn to hold fruit in his hands?

And where is the lamb that gave you your name?

He had to leave, though I begged him to stay

Left me alone when I needed the light

Fell to my knees and I wept for my life

If he had've stayed, you might understand

If he had've stayed, you never would have taken my hand


He wrote

I'm low

Please send for me

But I am broken too

And spoken for

Do not tempt me


And where is the lamb that gave you your name?

He had to leave, though I begged him to stay


Begged him to stay in my cold wooden grip

Begged him to stay by the light of this ship

Me fighting him, fighting light, fighting dawn

And the waves came and stole him and took him to war


He wrote

I'm broke

Please send for me

But I am broken too

And spoken for

Do not tempt me


Forgive me, Hera

I cannot stay

Cut out my tongue

There is nothing to save

Love me, oh Lord

He threw me away

He laughed at my sins

In his arms, I must stay


We write

That's alright

I miss his smell

We speak when spoken to

And that suits us well

That suits us well

That suits me well

01 janvier 2021

L'échouée.

J'ai beau faire le bilan catastrophique de cette année, et imaginer tous les possibles de 2021.
Je sens au fond de moi que ça va être pire. Parce qu'il me manquera quelqu'un, parce que j'ai échoué. J'ai échoué le pari de mon bonheur, j'ai misé sur le mauvais cheval, et il fallait miser sur la girafe. J'ai perdu. Et ça va me coûter gros. Gros comme une vie. Gros comme le vide que ça laisse dans mon lit, dans ma gorge et dans ma gravité. Je tomberai sans fin, et il n'y aura pas grand monde pour amortir. Les gens s'essoufflent. Et moi, je suis une girafe.