27 janvier 2020
Haïku dansant.
19 janvier 2020
Un pas après l'autre.
16 janvier 2020
Absence.
Je rame dans le banc de sable de plus en plus fort en sachant que je creuse doucement ce qui sera notre dernière maison, un jour.
Quand ça ?
Quand tu ne prendras même plus la peine d'écrire un moi aussi ou un oui à mes larmoyants messages, quand me voir suffoquer de pleurs te fera l'effet d'une bruine hivernale - rien de bien grave.
J'ai pleuré autant depuis deux semaines que quand je me suis séparée de mon premier amour. Peut-être mes yeux préméditent avant mon coeur ?
J'ai envie tous les matins d'exploser mon smartphone avec une grosse pierre car lorsque je le regarde il n'y a pas eu signe de toi la veille, il n'y a pas eu signe de toi ce matin, alors que tu es bel et bien connecté et que tu commentes sur les réseaux sociaux les statuts amusants de tes amis. Et moi, je n'ai pas le droit à un bonjour, parfois à un je me recouche, et quand tu te relèves je ne suis toujours pas dans ton champ de mire.
Je suis ta belle plante. Mais tu oublies de plus en plus souvent de m'arroser et je jaunis, je jaunis de chagrin. J'oublie ce qu'est un rire complice, j'oublie ce que c'est quand tu me prends, j'oublie la chaleur de ton corps ; lieu de ça je mate du porno, je dors dans les vêtements que je porte la journée et je fais semblant de rire aux blagues nazes de mes collègues.
J'ai tant voulu quitter ce job et maintenant que j'y suis j'ai presque peur : puisque je ne fais plus partie de ta vie, que vais-je faire, sans travail, sans amour ? Vais-je continuer à pourrir, à sécher comme une vieille branche ?
J'ai repris la pole dance, je vais manger chez des copains, je me suis remise à l'anglais, mais ce qui m'intéresse c'est la fin de mon cours ou la fin de ma soirée pour voir sur mon téléphone si tu as pensé à moi.
Et le verdict est sans appel.
Non.
Je hais tout en ce moment. Je hais la manif, je hais la bière, je hais mon job, je hais mes plantes, je hais ma couette, je hais mon corps, je hais bouffer, je hais respirer, je hais ton absence.
Je vais finir par te haïr toi avec tout ça, si tu me manifestes aussi peu d'attention.
Il faut que je me maîtrise pour pas que ce soient mes deux dernières.
10 janvier 2020
Binaires.
06 janvier 2020
Injustices.
C'est la première amie qui me parlait des enfants comme d'un avenir certain pour elle, comme d'un futur paisible et riche, comme d'une caresse d'amour, comme d'une aventure sans fin et d'un accomplissement.
Sa voix de velours est tellement ronde que parfois elle n'atteignait pas mes tympans et je lui demandais de répéter. Elle a des cheveux d'or et d'écorce et je ressens encore ses boucles vaillantes entre mes doigts, en cours d'espagnol. J'étais partie une semaine chez elle, a Aix-en-Provence, il y a cinq ans. On discutait des jours entiers en mangeant des tomates et en visitant des expos.
Elle a le sourire le plus enjoué et le plus apaisant que je connaisse, et la malice dans son regard a toujours suscité chez moi respect, plaisir et admiration.
Nous nous sommes vues la dernière fois à Paris, en 2016. On a ri sur l'île Saint-Louis en mangeant des glaces.
Depuis, Sh a déménagé au Mexique, s'est mariée et elle vient avoir un bébé. Son accouchement par césarienne lui a provoque une infection qui a nécessité trois opérations sont une ablation de l'utérus. Elle n'aura plus jamais d'enfants, à part la petite Nour qu'elle vient de mettre au monde.
Je ressens une peine infinie et une vive douleur depuis cette annonce, et je prie l'univers de lui donner de la force et de la faire sourire jusqu'à ses 90 ans.
Pensées infinies pour sa santé, son enfant, ses cheveux, sa famille.