28 juin 2023

La logique veut.

Je bouillonne.
S'il tuent les enfants qui font des conneries, s'ils ignorent les femmes qui se font violer, comment peuvent ils être ceux qui nous protègent ? 

27 juin 2023

Comme de l'eau de roche.

Noces de cristal cette année.

25 juin 2023

La Fumée.

À l'âge le plus vert de ma vie, à la veillée devant la cheminée, les "moins vert" racontaient des histoires de quand Lurette était encore belle et que le bon temps dans son sablier filtrait son or pour ensoleiller nos jours. Je m'imaginais que ces historiettes partaient en fumée rejoindre les nuages. Aujourd'hui quand je me mets à moudre de la mélancolie je tends l'oreille pour écouter les nuages... et attiser quelques souvenirs. 

Jano Pesset 

23 juin 2023

Ravitailles.

Quand rien ne compte parfois parce que le compteur de nos gouttes de vies est obstrué ou percé...

Je n'irai pas m'infliger ça demain. Parce que j'en ai la chiasse. Ce n'est pas moi qui devrai flipper de venir. Ce n'est pas moi qui ai griffé profondément au point de provoquer des saignements qui brûlent chaque ride que j'ai sur mon visage d'enfant vieille et jetée. 
C'est moi qui pleure, pourtant.
Je titube de douleur, de colère, jamais du reste.
Ça s'appelle le trauma : dans le milieu on dit que ça passe avec le temps, mais la vérité c'est que les ouragans ne font pas que passer comme sur les chaînes télé ; les brouillages créés dans les neurones ne sont pas des chimères, ce sont des cicatrices, et celles qui parcourent mes bras et qui ont vingt ans serreront toujours moins fort les veines qui ont servi de ravitaillement au petit fantôme gris que j'ai été.
Je fus chauve, chauve-souris, rat-dégoût. C'était si desagrêable que ma peau, même celle de mes pupilles, me tiraille encore. On met de la crème, chaque jour, chaque soir. 

Je suis hydratée, maintenant. 
Mais je me rappellerai toute mon existence que c'est que d'être dessechée de soi. 


22 juin 2023

sillonner ses pensées.

Je recherche sans cesse des gens sans failles mais en faillite. Peut être que les sillons que j'aspire à creuser chez les autres sont ceux que je devrais combler chez moi.

Quand est ce que la pensée ultime, celle qu'on doit tous avoir les soirs de déprime devient un vrai sujet ? À partir de quel moment la bascule se fait entre l'idée d'avoir l'idée et l'idée elle même ? Quand est ce que l'intuition est menacée par le désarroi ? Est ce qu'il y a des palmiers a compter, avant de se dire que ça peut être dangereux de sauter sur le suivant ? Parle t on, raisonne-t-on a son aise quand la question vient se oser sur le bout de la clavicule ? Qu'est ce qui peut se casser, comment ça peut se casser, qu'est ce qui brise la situation ? Je sais exactement quand ça apparaît, mais je ne sais pas quoi en faire. J'attends ça passer. Comme la pluie.

17 juin 2023

Pareilles.

On a tous les mêmes peurs de céder nos émotions sans reciprocité, de se dérouler nu devant le parquet de vos interprétations, de finir dans la boue, celle qu'on a sentie poisseuse contre ses artères, ses doigts et ses oreilles.
On dit que chaque histoire est différente mais chaque histoire est difficile : toutes se ressemblent et on se raconte toujours les mêmes lubies sur l'oreiller en s'endormant seul dans nos lit. Chaque fois qu'on trinque et qu'on s'embrasse passionnément peut être la dernière de toute la vie ; je me souviens à peu près de la dernière nuit sereine avant la fin du monde. Je la croyais infinie. Et maintenant chaque heure de sommeil qui passe sans que je m'éveille est juste un compte à rebours secret avant la potentielle horreur du vide, de l'inconsidération et du désinterressement que le monde entier que je me constitue dans ma tête va me porter demain.

Et puis ça passe, pour douze ou vingt-quatre heures de plus, et je ravale les vomissures de mes angoisses pour me nourrir un peu, tenir jusqu'à ce que ce monde s'écroule et que la réalité, simple et banale me rappelle que parfois, souvent, tout ira plutôt bien.