26 novembre 2021
À double tour.
Appuyer sur play, équarquiller les yeux de vérité. Prendre conscience de l'ampleur des dégâts. Appuyer sur pause. Ravaler les larmes. Souffler un coup. Poursuivre, car c'est nécessaire.
25 novembre 2021
Sortir de la boucle.
Je suis rentrée à une heure et j'avais faim. J'ai mangé un yaourt qui ne m'a pas rassasiée, alors j'ai pris l'œuf dur que j'avais prépare pour demain midi. Je l'ai épluché, j'ai croqué le blanc, et je l'ai recouvert de mayonnaise.
Quand j'ai croqué dedans, l'oeuf avait le goût de crevette. Pas parce qu'il n'était pas frais mais parce que que j'ai toujours mangé des crevettes avec de la mayonnaise avec maman. Parce que les deux saveurs sont pour moi indissociables.
Alors c'est ça, l'habitude..?
J'ai l'habitude d'affronter une situation de conflit par de la violence. Parce que j'ai été contrainte de fonctionner comme tu ça pendant trois ans et demi, avec une personne. Parce que j'ai intégré que lorsqu'on se blesse ou qu'on se contrarié il faut blesser ou contrarier d'avantage que l'autre, pour garder la situation sous son emprise. Parce que, évidemment, cela déséquilibre, met une problématique plutôt que l'autre dans une position de supériorité. Parce qu'apparemment il faudrait, il fallait que quelqu'un gagné, par sa rage, sa colère, ses larmes, sa douleur.
Je n'ai jamais rien gagné, mis à part des miettes au cœur. J'ai crié, joui, insulté, frappé, fui, fait la morte, fait la fête, fait n'importe quoi, mais rien ne m'a mise en confiance, rien ne m'a rendue sereine. J'ai juste intégré le process : confrontation - explosion - débandade. Et ça a duré assez de temps pour que ça en devienne mécanique.
Hier j'ai pas cherché à comprendre, à agir autrement. J'ai pris le taureau par les cornes et je l'ai secoué fort, jusqu'à m'épuiser de ma rage, de mon angoisse, de ma peur. Sans me dire qu'il y a une personne comme moi en face. J'ai oublié que dans une situation de conflit il faut écouter, se taire quelques minutes pour ne pas sortir de mots trop assassins. Qu'il fallait du courage.
J'ai peur de pas avoir le courage de tenir le barrage de mes traumas. J'ai peur de tour balayer d'un coup de sabre, de foutre en l'air tour ce qui pourrait me panser des années passées dans la cage d'or.
J'avais demandé à Patou, s'il était possible que je sois comme lui. Manipulatrice, perverse narcissique. Elle m'a assuré que non. Je ne sais toujours pas. J'ai sa parole et puisse mes actes, mes réactions qui se bousculent dans la poitrine. Je répète parfois les moments difficiles que je vais devoir affronter. Cela ne se passe jamais de la même manière lorsqu'il faut y aller. Mais j'anticipe. Je trafique un peu mes états d'âme. Je trafique un peu ceux des autres aussi, finalement ?
J'ai pas envie de devenir la personne qui m'a râpée. Je veux sortir de la boucle, comme ont sort d'une boulangerie avec une baguette chaude. Je veux que la lourdeur disparaisse de mon estomac. Je cherche une échappatoire net sans cesse je freine net en me rendant compte que je ne ravive que des débris.
20 novembre 2021
Malala.
Mon Amour, est-ce qu'on aura assez de temps d'exister de tour se dire, de tout se plaire, de se complaire, de se crier dessus, d'amour
d'enlever les nuisances
Toutes les nuits, tous les soirs de pleine lune, les relâches, les fatigues, les règles, les vulves irritées, le sexe engourdi, l'amour atrophié, le cœur en ébullition, la langue en entourloupe, le foie en pagaille, le rythme des nuits en colimaçon, la chaleur sous les aisselles, la nuit en clic-clac, la culotte sale, les émotions déréglées, l'opprobre sous la capuche, les dessous sur les soudés, le cœur courant, la vie courte, l'haleine fétide, la gueule fraîche, la vie qui craque sous les molaires, le sourire dans ton cul, le moment dans le collimateur, le nez dans le coton.
Vivement que le dimanche arrive, vite que la peur se casse, vite que mon cœur se case
entre les étages
de tes douces pensées
passées
décomposées.
17 novembre 2021
L'escalator.
Parfois j'suis là, j'ai pas envie de lever les yeux, j'ai pas envie de faire d'efforts, j'ai pas envie d'attendre le soir, j'ai pas envie, j'ai même pas envie de te voir. Et puis tu viens, et puis ça va, finalement. ça va, même dans le droit, même avec les clopes rapides et les bières chères. ça va un peu, collée contre ton cuir et ton menton hirsute. Dans ma tête et dans mes hanches c'est la cinquième guerre mondiale et j'ai envie d'écorcher chaque personne qui pose un regard sur nous, mais toi ça va. T'y es pour rien, de mon angoisse, de ma faiblesse, de ma douleur, de ma fatigue, de mes heures sup' de mon planning, de ma rage, de ma petite mort quotidienne. T'es pas là pour ça t'es là pour tout le reste, et ça me rappelle que je ne suis pas qu'un visqueux tas de déjections dépressives, de flemme carabinée, de volutes de dépression. T'es là parce que quand on se colle on s'aime bien, et que les conneries qu'on s'dit nous font tressaillir de rire, et ça réchauffe. Ça réchauffe mes nerfs, mon humour noir et quelques papillons flétris au fond du ventre. Je ressens quelque chose qui me dit que ce moment est doux et régénérant. Et le le demain, peut être que tout est pareil que la veille mais peut être aussi que ça pourrait être pire. Pire sans ton regard perçant quand je descends les marches du métro.
15 novembre 2021
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