17 novembre 2021

L'escalator.

Parfois j'suis là, j'ai pas envie de lever les yeux, j'ai pas envie de faire d'efforts, j'ai pas envie d'attendre le soir, j'ai pas envie, j'ai même pas envie de te voir. Et puis tu viens, et puis ça va, finalement. ça va, même dans le droit, même avec les clopes rapides et les bières chères. ça va un peu, collée contre ton cuir et ton menton hirsute. Dans ma tête et dans mes hanches c'est la cinquième guerre mondiale et j'ai envie d'écorcher chaque personne qui pose un regard sur nous, mais toi ça va. T'y es pour rien, de mon angoisse, de ma faiblesse, de ma douleur, de ma fatigue, de mes heures sup' de mon planning, de ma rage, de ma petite mort quotidienne. T'es pas là pour ça t'es là pour tout le reste, et ça me rappelle que je ne suis pas qu'un visqueux tas de déjections dépressives, de flemme carabinée, de volutes de dépression. T'es là parce que quand on se colle on s'aime bien, et que les conneries qu'on s'dit nous font tressaillir de rire, et ça réchauffe. Ça réchauffe mes nerfs, mon humour noir et quelques papillons flétris au fond du ventre. Je ressens quelque chose qui me dit que ce moment est doux et régénérant. Et le le demain, peut être que tout est pareil que la veille mais peut être aussi que ça pourrait être pire. Pire sans ton regard perçant quand je descends les marches du métro.