25 novembre 2021

Sortir de la boucle.

Je suis rentrée à une heure et j'avais faim. J'ai mangé un yaourt qui ne m'a pas rassasiée, alors j'ai pris l'œuf dur que j'avais prépare pour demain midi. Je l'ai épluché, j'ai croqué le blanc, et je l'ai recouvert de mayonnaise.
Quand j'ai croqué dedans, l'oeuf avait le goût de crevette. Pas parce qu'il n'était pas frais mais parce que que j'ai toujours mangé des crevettes avec de la mayonnaise avec maman. Parce que les deux saveurs sont pour moi indissociables.

Alors c'est ça, l'habitude..?

J'ai l'habitude d'affronter une situation de conflit par de la violence. Parce que j'ai été contrainte de fonctionner comme tu ça pendant trois ans et demi, avec une personne. Parce que j'ai intégré que lorsqu'on se blesse ou qu'on se contrarié il faut blesser ou contrarier d'avantage que l'autre, pour garder la situation sous son emprise. Parce que, évidemment, cela déséquilibre, met une problématique plutôt que l'autre dans une position de supériorité. Parce qu'apparemment il faudrait, il fallait que quelqu'un gagné, par sa rage, sa colère, ses larmes, sa douleur. 

Je n'ai jamais rien gagné, mis à part des miettes au cœur. J'ai crié, joui, insulté, frappé, fui, fait la morte, fait la fête, fait n'importe quoi, mais rien ne m'a mise en confiance, rien ne m'a rendue sereine. J'ai juste intégré le process : confrontation - explosion - débandade. Et ça a duré assez de temps pour que ça en devienne mécanique.

Hier j'ai pas cherché à comprendre, à agir autrement. J'ai pris le taureau par les cornes et je l'ai secoué fort, jusqu'à m'épuiser de ma rage, de mon angoisse, de ma peur. Sans me dire qu'il y a une personne comme moi en face. J'ai oublié que dans une situation de conflit il faut écouter, se taire quelques minutes pour ne pas sortir de mots trop assassins. Qu'il fallait du courage.

J'ai peur de pas avoir le courage de tenir le barrage de mes traumas. J'ai peur de tour balayer d'un coup de sabre, de foutre en l'air tour ce qui pourrait me panser des années passées dans la cage d'or. 

J'avais demandé à Patou, s'il était possible que je sois comme lui. Manipulatrice, perverse narcissique. Elle m'a assuré que non. Je ne sais toujours pas. J'ai sa parole et puisse mes actes, mes réactions qui se bousculent dans la poitrine. Je répète parfois les moments difficiles que je vais devoir affronter. Cela ne se passe jamais de la même manière lorsqu'il faut y aller. Mais j'anticipe. Je trafique un peu mes états d'âme. Je trafique un peu ceux des autres aussi, finalement ?

J'ai pas envie de devenir la personne qui m'a râpée. Je veux sortir de la boucle, comme ont sort d'une boulangerie avec une baguette chaude. Je veux que la lourdeur disparaisse de mon estomac. Je cherche une échappatoire net sans cesse je freine net en me rendant compte que je ne ravive que des débris.