15 avril 2024

Divagues.

Comme du café chaud, mon regard tourné dans le creux de mes yeux, je cligne des cils, comme pour avaler à l'intérieur de mon corps l'impression des souvenirs capturés par mes yeux. Pas de tempête à l'horizon. Les gens qui s'ennuie des secousses ont-ils seulement eu temps clair, récemment ?
Je fais remonter des choses, doucement de l'intérieur de moi. Elles remontent par ma bouche pour se poser dans des oreilles douces, de confiance, de bon conseil. Ce ne sont pas des bribes mais de longs fils qui se transforment en épaisses cordes noueuses. Elles sont constituées de tout : des après-midis avec mon grand-père, des souvenirs d'odeurs profondes avec un ex qui m'a fait descendre sous Paris, des histoires suis e démèlent avec mon frère, des pages qui restent fermées avec certaines amies de lycée. Et puis il y a des souvenirs donc le suis la seule garante, car il n'y a pas de protagonistes, pas de témoins. C'est des passages de livres lus au soleil, des paysages solaires lors d'une randonnée, le plaisir étonnant de rentrer à pied après une soirée arrosée en pleine nuit, la satisfaction du travail fait en avance, l'absence de peur.
C'est prenant, et c'est impressionnant comme t cela peut rendre productive, efficace, calme, joviale. Je dois être énervante. Les autres traînent un peu quelque part où je ne touche pas terre.
Je sais qu'il y a un temps pour tout mais en ce moment pour moi, il est temps de divaguer un peu. Alors je dis vague, et vais bientôt à la mer.