C'est pour cela : les rechutes.
Est ce qu'elles sont obligéees de partir d'aussi haut ?! J'ai le vertige, moi... j'ai le mal de terre.
J'ai encore des cocards et des crampes de la dernière fois.
Y a-t-il eu une pause ? J'ai l'impression de tomber depuis trois, quatre ans, depuis mille vies, depuis vingt secondes.
J'emploie encore parfois des "tu" pour m'adresser à ma douleur, à mon mal-être, à ma dépression, comme si tu en était le quotidien boulanger.
D'autres loups me traînent au cul.
Tu sais, j'ai envie de me tuer régulièrement depuis vingt ans, maintenant.
Je ne suis pas fragile, simplement le métro en fin de soirée me fait tituber.
J'ai envie de vomir. Vomir ma petitesse. Mes mots ne sont pas forts, mes pensées sont faiblardes, mes appuis sont bancaux, ma vie crispée, je ne maintiens pas. Je n'arrive pas à maintenir tout ce qui ne devrait pas bouger, comme si deux ou trois fois par semaine dans ma vie il y avait un séisme, un Vésuve, une fin d'espoir, un crac.
Je suis seule.
Je rentre seule ce soir.
C'est ce que j'ai voulu.
Est-ce ce que je veux tous les soirs ? Jusqu'à quand, alors ?
On ne se dira peut être jamais assez les choses, comme si c'était trop triste, comme si c'était trop vrai comme si c'était trop banal comme si c'était trop nul.
Ce n'est pas trop nul, de t'aimer, pourtant.
C'est trop tard, ou trop tôt, ou trop fragile.
J'ai à te donner des immeubles de moi mais à y voir plus clair, ce sont des briques qui ne valent rien.
Je ne vais rien.
Je suis fragile, sans patrimoine.
Toi, tu veux investir dans du solide et je ne suis pas le cheval sur lequel tu va parier, dans cette course effrénée.