27 juillet 2022

Lastitude.

Il est seize heures du matin moins des poussières. Je me force à engloutir mon repas. J'ai fait un gazpacho divin avec les tomates de Saint Martin de Castillon. 
J'ai réussi à ne pas pleurer. J'ai trente ans aujourd'hui. J'ai regardé mon téléphone près de 80 fois depuis mon réveil, j'ai fait ma cohérence cardiaque mais j'ai le souffle coupé et une boule à l'estomac. Je n'ai aucune envie d'aller au resto, aucune de faire quoi que ce soit, je me sens lasse et exténuée. Mais je suis joviale au téléphone. C'est peut être juste ça, la dépression. Je consomme des antidépresseurs depuis la moitié de ma vie. Parfois j'arrête, et parfois je double les doses. Mais j'ai trouvé un taff harassant qui me plaît, des amis captivants au point de me faire oublier de broyer du noir, je dégage quelques dizaines de minutes par semaine pour faire du sport ; je vois une psy aussi chère que compétente depuis un an et demi. Bref, je me soigne. Je me soigne de ma dépendance affective, de ma peur de l'abandon, de mon envie d'attention... Un truc de lion ça, je crois.

J'ai trente ans. C'est nul. J'ai envie de pleurer. Demain je vais faire ma première biopsie, certainement en gueule de bois. La vie est courte.