15 mai 2021

Les grains de sable.

J'ai le coeur effiloché, les côtes remplies de briques, dans ma tête : un caravansérail de tes doigts qui m'écrivent des messages falsifiés, de tes lèvres qui me formulent des mensonges. J'ai le souffle coupé de te voir quand je ferme les yeux, tu me les fais dégouliner, et je m'affaisse dans le creux vide que tu laisses dans le clic clac, je me raidis dans l'attente que ton souvenir passe. Je cloche, tout cloche, je titube à cloche-pied entre les souvenirs que tu laisses : tu es éparpillé partout dans mon téléphone, la poussière de tes sourires recouvre mon appartement, tes violents silences viennent se briser dans ma gorge à chaque respiration. Je creuse chaque soir un peu plus l'immense plaie que tu me laisses, je me voudrais fade plutot que si bouleversée par ta tempête. J'aurais préféré être ignorante de tes yeux, éloignée de ta peau, inconnue de ta bouche, plutôt qu'être bouffée de ton égo, raturée de tes angoisses, piétinée de ton existence. 
J'ai le vertige de me sentir si mal.