30 avril 2021

Les collines.

J'aimerais me réveiller entourée de tes bras sans avoir à sauter du lit au retentissement du réveil. J'aimerais sentir ton sexe chaud gonfler dans la paume de ma main et tes poils s'hérisser, être chatouillée par ton haleine.

Tu m'as murmuré des merveilles ces dernières semaines, on a dansé comme des oursons gavés de miel, tu me couvais de tes yeux perçants et je me lovais dans ta tendresse.

Et puis il y a eu une nouvelle tempête. Une tempête où je n'ai pas ma place, où tu mets entre nous un écran déformant, où tu n'a plus aucune énergie à dépenser pour qu'on se comprenne. J'essaie tout ce qui est en mon pouvoir : la compréhension, le silence, l'inquiétude, le reproche, la distance, le déni... Mais aucun de ces parapluies ne m'abrite de ton absence. Rien ne me couvre comme ton attention, comme tes épaules. J'aimerais pouvoir trouver de quoi me couvrir, en attendant que tes nuages se dispersent, en attendant que nos mots s'entrelacent à nouveau, en attendant que nos corps se pressent l'un contre l'autre. Mais il n'y a rien qui me sied autant que ce que tu m'inspires et ce que tu me donnes quand tes yeux sont des soleils. 

Tu redoutais ton départ, je le vivais sereinement et maintenant c'est moi qui hurle de peur que tu me délaisses pour des bras ou des sourires qui ne te rassasieront jamais plus que les miens. J'aurais voulu caresser ton dos ce soir pour te le rappeler. Pour te rappeler le choix qu'on a fait tous les deux, consciemment, toi et moi : qu'on se veut l'un l'autre, et qu'il y a des obstacles qu'on franchirait mieux en se tenant la main qu'en se tournant le dos.

Je suis là, viens vers moi.