31 mars 2015

Terreur.

Je suis assise au fin fond de mon clic-clac, ma tablette dans les mains en train de perdre mon temps sur les réseaux sociaux depuis plus d'une heure. J'ai froid, je n'arrive même pas à lâcher cet engin pour mettre mon pull. Je suis glacée, tétanisée par la peur des examens qui approchent, par le volume de mes cours posés sur la table basse à trente centimètres de mon pied. J'ai les paupières mi-closes comme si je m'endormais pour oublier tout ça, mais je suis bien trop consciente. Il y a toutes ces feuilles A4 imprimées qui me narguent et moi j'ai des sueurs froides dans le dos. J'ai l'estomac noué et la gorge serrée comme si demain à huit heures j'allais déja devoir rédiger une dissertation de 4h. J'ai beau me dire qur tout en depend je n'arrive pas, je me sens incapable et amorphe, comme si ma colonne vertébrale s'était engluée dans mes couvertures pour ne plus jamais me donner la possibilité de me relever. J'espérais que poser des mots sur ça me ferait un peu honte et que j'ouvrirais enfin mes dossiers mais c'est tout le contraire qui se produit, j'ai mes globes oculaires qui se cachent sous mes cils, et ma nuque qui oscille doucement de droite à gauche pour me signaler que toute tentative de se relever me serait fatale.

21 mars 2015

Montpellier éternelle.

Je suis sortie de la gare à pas tellement rapides que je sentais ma valise s'envoler à coté de moi. L'escalator qui me menait au rez-de-chaussée me paraissait interminable, et je me baissais sans cesse pour entrevoir à travers les grandes vitres du hall à quoi ressemblait ce soir là le parvis de la gare strié des rails du tram, que je connais par coeur.
Je suis sortie précipitamment en passant tout près d'un groupe de jeunes hommes qui riaient aux éclats, parlaient fort et sentaient la bière douce. Je ne sais si c'est l'odeur ou leur jovialité qui m'a fait sourire, mais cette rencontre m'a été plaisante.
J'ai attendu le tram en savourant les six minutes qui me séparaient de son arrivée ; d'habitude je m'impatiente, mais ce soir là j'ai pris mon temps à poser mon regard sur chaque jeune femme qui passait à l'arret du tramway, à tendre mes oreilles vers chaque phrase chantante prononcée avec ce si doux accent qu'on dit du sud mais que moi je crois du paradis.
Le trajet fut court et agréable. Des jeunes discutaient fort en écoutant de la musique, et je me suis surprise à tapoter du pied au rythme de leur téléphone portable.
Je suis sortie de la rame précipitamment, pour aller retrouver maman au plus vite. La rue qui monte jusqu'à chez moi, d'habitude si inerte et si banale m'a fait cette fois ci ressentir une joie de vivre immense. Je ne sentais pas du tout le poids de ma valise dont les roues grattaient bruyamment le trottoir. Je ne sentais que l'odeur de l'air qui était celui du printemps, du soir frais, des arbres qui frisonnent avec le vent. C'était un parfum exceptionnel, divin, et je le respirais à pleins poumons malgré la douleur.
J'arrivai presque trop vite devant mon portail, et à la seconde même où je me suis dit que je ne me souvenais plus du digicode, mon index l'a automatiquement composé.

Montpellier, cette belle, m'a vraiment manquée.

08 mars 2015

C'est comme certitude.

Ma vie reprend son souffle. Doucement. Comme une brise qui se lève une matinée d'été sur les plages du Golfe du Lion. C'est ton souffle à toi. Tu respires. Tu émanes de fraîcheur, et nous vivons, à l'unisson, en lévitation au dessus des milliers de vagues qui strient nos existence, si haut que nous n'entendons même pas les pénibles cris des mouettes.

Je crois...
Non. je n'aime pas utiliser le verbe "croire" lorsque je parle de toi. Tout ce que tu m'inspires c'est la certitude. Celle d'être, et d'exister de plein droit, complètement, amplement.  Celle de vivre. Celle de voler, de rafler la plénitude.

Ton nez a la cambrure évanescente de toutes les espérances. Tu seras mon actrice favorite, mais plus encore : tu seras ma compagnie la plus intime, la plus douce et la plus pénétrante.Tu créeras les signes de ponctuation qui véhiculeront avec précision ce que je voudrai dire, faire, croire. Tu seras le petit fil invisible reliant mes dents à ma langues à mes doigts et à mon coeur. Tu me seras. Tout en me rendant intègre. Tu en te rendant absolue.

Demain j'irai me balader au jardin des plantes. J'observerai le moindre reflet de chaque rayon de soleil qui se posera sur les les feuilles de tous les arbres, et je penserai à ce soir : je penserai à toi. Je flairerai le printemps, et il aura l'éclat de tes canines ; je zieuterai le ciel et il sera bleu comme ta jovialité ; je foulerai la poussière et elle aura la mollesse du tapis qu'on piétinera au festival de Cannes, celui que seront nos moments d'abandon à deux. Meilleur espoir féminin, meilleur espoir tour court.

Un jour - un jour qui n'existera pas - je t'écrirai une pièce de théâtre. Tu seras belle, dedans. Et je serai  complète. Ce sera dans une paire d'éternités et je croi... non ! Je suis certaine : nous serons toujours amies.