Je n'ai jamais su tout oublier, tout laisser tomber, tout jeter, tout
foutre en l'air ne serait-ce le temps d'une soirée; sauf avec toi. Ta
voix calme, tes yeux de chat, tes belles lèvres qui me disent tout
doucement des choses apaisantes ou à mourir de rire, tes yeux qui
pleurent de joie ou de rage, tes mains qui tiennent les miennes ou une
fine cigarette sont pour moi les étincelles de la fin d'un parfait
échappatoire que j'ai laissé passer inconsciemment. Nous ne nous
reverrons plus dès juillet, et c'est comme si c'était déjà maintenant
car la fin de l'année n'est pas la meilleure période pour profiter de
toi. Jamais plus je ne prendrai autant de plaisir à descendre du
whisky-coca dans un coin de ruelle qui pue la pisse de clochards, jamais
plus je n'irai danser au Rockstore avec la folle envie de te voir
bouger au rythme des basses comme si tu était la seule chose vivante qui
restait sur terre à mes yeux, plus jamais je ne profiterai de tes fins
doigts qui me roulent un cigarette aussi fine qu'une brindille sur
l'esplanade sous un soleil brulant, et bientôt même nos cafés communs du
vendredi matin serons terminés. Tu me manques déjà comme me manquerait
une personne avec qui on a envie de partager non seulement le bonheur
mais aussi le chagrin, comme un journal intime, comme un coup de foudre
qu'on ne revoit pas.
Oui, je n'ai pas su consacrer plus de temps à toi et à ton entourage, surement, est-ce là toute l'erreur, mais c'est une faute irréparable, et comme toutes celles que j'ai faites, elle me fait mal. J'aurai besoin de te voir, et c'est pour cela que je ne mangerai pas les midis de l'an prochain, pour me payer un billet de train une fois par mois et venir passer une nuit avec toi, avec les autres, une nuit où je serai heureuse comme je n'ai jamais appris à l'être.
Oui, je n'ai pas su consacrer plus de temps à toi et à ton entourage, surement, est-ce là toute l'erreur, mais c'est une faute irréparable, et comme toutes celles que j'ai faites, elle me fait mal. J'aurai besoin de te voir, et c'est pour cela que je ne mangerai pas les midis de l'an prochain, pour me payer un billet de train une fois par mois et venir passer une nuit avec toi, avec les autres, une nuit où je serai heureuse comme je n'ai jamais appris à l'être.