17 mai 2013

Finie tristesse.

   J'ai cessé d'écrire quand je suis morte.
   Quand j'ai cessé de pleurer : de m'arroser pour vivre.
   Je frémis comme une tige de menthe à qui l'on arrache ses feuilles une à une pour les metrte dans le thé.
   T'es gonflé d'écrire ça.
   Tu es fou d'aimer un fantôme. Je suis blanche comme un linge ; dans quelques jours j'irai me noircir à la plage, cacher ma tristesse au fusain, avoir une bonne mine. Peut-être que des méduses m'étoufferont dans l'eau, j'en rêverais.
   Voilà un an que, rien. Peut-être que c'est fichu pour moi et pour mon coeur, peut-être qu'il est cassé, dysfonctionnement à force de frapper dessus.
   Je ne frappe plus, je ne tire plus. Je n'ai même plus l'ombre de cette sensation enfantine de vouloir me tirer une balle. Je ne suis plus une enfant ; mais je ne serai sans doute jamais une adulte ;
   seulement un petit cadavre d'enfant un peu trop grand, rangé dans une armoire.
   Regarde, je n'ai même plus les mots, même plus les idées. Une bulle de BD vide, qui ne fait que cacher le paysage. Un rien trop volumineux, trop encombrant.
   Tout ça est triste, et me rend triste et je ne suis qu'un sac de peau contenant cinquante kilogrammes de tristesse. malheureusement on n'est pas dans Harry Potter, les sacs n'ont pas un fond sans fin du coup je ne serai jamais cette belle alcôve de velours où tu pourras déposer ton coeur.

Pardonne moi.