18 mai 2013

Anne.

   C'est quand je te vois que j'ai envie d'écrire. Que j'ai envie de transpirer la vie par tous les pores de ma peau. je le sens quand on marche vite de la station de métro jusqu'au Marais. C'est mon âme qui respire un peu. Que valent les bouffées d'adrénaline face aux bouffées de bonheur ? Un souvenir. Tu seras l'un de mes plus beaux souvenirs quand je serai grande. Ta voix forte, ton rire strident, les maux de tête quand on rentre chez nous et que je t'appelle pour te raconter comment vont les clochards sur le boulevard Saint-Marcel.
   T'es un peu l'amour de ma vie amical, tu n'as pas d'étiquette, tu n'as pas de prix, tout autant que nos viens n'ont pas de sens et que le seul qu'on leur donne c'est nos bribes de quotidien additionnées ensemble. Comme deux tableaux vierges qu'on met côte à côte et qu'on bousille de liberté. 
   Tu as les cheveux doux comme du miel, ils en ont la couleur, tu en as la saveur, nos soirées en ont la consistance. Tu m'électrocutes à chaque fois que tu me bouges le cul pour un rien : pour un brunch, un rosé, une nuit blanche. J'adore ça. J'adore vivre, et je n'aurais jamais pensé l'exprimer aussi facilement. Apprends-moi avec le temps à le faire toute seule, je t'apprendrai aussi, on s'apprendra toutes les deux, on sera heureuses (un être hybride parfait, tu sais...).
   A chaque fois j'ai le sourire en remontant la pente raide de la rue Jeanne d'Arc. Je me raconte des histoires dans ma tête, comme un bébé qui s'apprend la vie par le fantastique. Moi, j'apprends que le fantastique, c'est ce qui nous arrive parfois, inopinément, quand le soleil dort encore.
   Le million de choses qui m'est arrivé dans la vie s'infuse en ta compagnie, et c'est bête de raconter ça comme si je me faisais un thé avec les péripéties incessantes de mes vingt ans.

   Un jour on ira en Bretagne et tu m'inviteras à la plage.