On a nos billets.
J'ai mes billes pour la suite.
Je veux aller loin mais la distance n'est pas invariable. Je peux dire stop ; je peux dire "encore", je peux parler, je peux me taire.
Mes envies sont légitimes.
Ça change pas mal la donne. Je suis présente, je suis dans le présent ; c'est un cadeau à moi-même au'on ne s'offre pas toutes décennies.
Je suis pauvre, aussi : appauvrie par mes angoisses, par les lanternes de vos promesses, par les creux de vos reins, par les abîmes de mes espérances.
Mais mes envies sont légitimes.
Je soufflerai sur la brûlure que laissera mon absence, je comblerai les trous de mes no shows par des selfies, je raturerai la ligne de l'accomagnateur en la relaçant par des petits coeurs. Je serai mon propre binôme.
À qui je parle, ici ? L'écho que j'entends me berce et me rassure, n'est ce pas un signe pour plonger là, dans le vide - ou plutôt : en plein dans le mille ?
Je retiens ma respiration.
La suite dépendra des requins.