18 avril 2021

Dominicales.

 J'aime bien les dimanches.

Durant de longues années, j'ai usé mes samedis soirs à sortir lustrer de mes semelles les pavés délabrés des caves résonnant aux rythme de basses techno, à glisser sur la sueur des parterres de salles de concert, à m'arroser l'estomac de liquides enivrants et tapisser mes poumons de nicotine. Je m'endormais dans des bras ou dans ma couette lorsque le soleil dominical pointait le bout de ses rayons et qu'on entendait gosiller les moineaux sur les lampadaires près de s'éteindre.

Le dimanche était alors synonyme de décuve, de pâteuse, de mal de crâne, de brunch à 16h et de pyjama.

C'était il y a un peu longtemps.

Depuis quelques temps, le dimanche est devenu une journée douce et complète, je me réveille avant 11h avec le sentiment de m'être reposée, mon haleine est douce, mes membres ne sont pas engourdis, mes cernes sont en vacances. Je ne suis en retard nulle part, je n'ai pas de trous de mémoire, mes cheveux sont propres, j'ai de l'énergie pour franchir ma porte d'entrée.

J'aime les dimanches : lorsque je prends le métro pour aller quelque part, je ne suis pas rivée les yeux au sol à cause d'une ivresse trop voyante ; je scrute les gens. J'aime observer ces femmes allant à un déjeuner accompagnées d'une tarte ou d'un bouquet de fleurs, de voir des petites tribus familiales se promener nonchalamment au parc, d'apercevoir les gens lire assis face aux rayons de soleil. 

J'ai le sentiment que ma semaine a rallongé d'un jour, d'une grosse poignée d'heures où je peux trouver de l'apaisement, du plaisir et du réconfort. Ca contrebalance un peu le fait que je travaille, désormais.