J'imagine tes draps froissés qui t'ensevelissent le matin avec cette belle lumière chaude qui inonde ton appartement. Mais ce n'est pas moi qui suis lovée contre tes côtés cassées. Ce sont ses cheveux, ceux-là même qui sont coincés dans ma brosse à cheveux dans ta salle de bain. C'est sa culotte que je trouve dans le linge sale, c'est la moutarde que vous avez mangée tous les deux qui est sortie du frigo.
C'est un torrent. C'est un torrent de chimères qui me fait suffoquer. Je me pétrifie en une grimace et les larmes me coulent sur les joues aussi poisseuses que de la cire de bougie. J'entends quelque part ta voix qui me chuchote des mots de réconfort, la chaleur de ton torse contre mes sanglots, tes yeux perçants qui me couvent d'espoir mais je ne peux pas
enlever
ces images
de ma tête.