De l'autre coté du couloir, dans le wagon, il y a un couple qui somnole, moelleusement enlacé. Ils se tortillent régulièrement pour changer de position dans ces inconfortables sièges de train, et à chaque mouvement ils se lovent encore plus l'un à l'autre. Ils me font penser à nos éternisantes mais si fugaces matinées où nous sommes si embrassés, si fortement enjambés que nous semblons former une sorte de petite dune.
Cela fait plus de douze lunes que je désire, chaque crépuscule, passer mon museau dans le velours de ton menton, que je souhaite cerner tes cils de mes pupilles, que je tâche le plus souvent possible d'enrouler mes doigts autour de tes bras de satin, m'accoler à une de tes cuisses, me presser contre ton flanc ou jouir d'enrouler vigoureusement tes épaules.
Comme si la proximité avec la chaleur et les ondulations de ta peau était cette chose même qui fait frémir en rythme le grandissant organe que j'ai dans ma poitrine, que tu cultives de ton existence depuis 372 nuits.
Comme si la proximité avec la chaleur et les ondulations de ta peau était cette chose même qui fait frémir en rythme le grandissant organe que j'ai dans ma poitrine, que tu cultives de ton existence depuis 372 nuits.