C'est déjà noueux, passionné enflammé, jusqu'aux confins de la torture. Comme ces gens fous qui ont flouté les centaines de choses quotidiennes qu'ils avaient à accomplir, qui ont pris un stylo et qui ont quadrillé leur vie de façon à ce que chaque case soit le potentiel petit lieu de douceur où l'on pourrait poser nos quatre pieds. Cela me fait déjà l’effet d'un tire-bouchon dans la jugulaire quand tu oses prononcer d'odieuses paroles qui s'abattent sur moi tel un ouragan. On ne lit jamais entre les bonnes lignes quand on est blessé. Je ne lis que tes méchants crachats entre lesquels tu me siffles de laids je t'aime, semblables aux désagréables miaulements d'un gros chat affamé. Je suis déjà si polie par tes douceurs que dès que tu t'hérisses, tes ongles creusent de terrifiants sillons gris et mauves dans ma peau ; tes mains sont tendres, ce sont les serres sorties de ta bouche qui me font ça.
Quand on est jeune j'imagine qu'on se promet l'irréprochable, le respect, la volupté, et que c'est bien normal. Je suis jeune : et j'ai si vite oublié que les cœurs que tu fais avec les mains se transforment en harpies lorsque je suis à jeun de l'assurance que tu m'adores.
Vilaines choses de l'amour, je vous avais fui, vous êtes pourtant si près que vous vous vous infiltrez sans peine dans mes artères.
J'ai entendu tes paroles. Je resserre bien ma ceinture des émotions, que j'avais laissée ballante un peu trop, un peu trop vite ; pour ne pas marcher sur le verre pilé que tu parsèmes les lendemains des soirs qui t'enivrent.