Ça sent le sapin à certains coins de rues où les gens se pressent d'excitation afin d'acquérir leur arbre de Noël afin d'y entasser dessous les cadeaux au moment venu. Les enfants sont impressionnés par ces immenses conifères de plus d'un mètre qui s'élèvent au-dessus de leur petites têtes emmitouflées dans des bonnets colorés et mis de travers. Les manteaux des passants crissent en se frôlent dans la rue ; l'air est chargé d'électricité provoquée par ces frottements de laine, de matière imperméable et de plumes. Mais surtout, ce sont les scintillements des guirlandes, des vitrines et des lampadaires qui se reflètent dans les flaques de verglas fondues qui électrisent les dizaines de milliers de parisiens que je croise chaque soir dans les rues.
On ne peur fuir cette ambiance. J'ai l’impression d'être un grain de chocolat en poudre, qui est inévitablement mélangé avec toutes les autres centaines de milliers de poussières de chocolat dans une énorme tasse de lait brûlant, afin de ne former qu'une seule et unique masse fondante. Son odeur se croise d'ailleurs à l'entrée de chaque boulangerie ; chacune d'elle propose un assortiment arc-en-ciel de pâtisseries qui ravivent les yeux et les papilles. Moi, je n'ai assez de pièces dans mon porte-feuille que pour les moins chères des bières des bars les plus simplistes. Mais ça me rend bien heureuse de pouvoir savourer mes quelques gorgées de houblon dans cette effervescence commune, géante de laquelle je fais indéniablement partie, malgré moi.
Je n'ai pas eu le cafard depuis des semaines ! Je jubile de plaisir tous les soirs -; un peu moins tous les matins car j'affectionne plus de tout la tendresse de ma couette en plumes. Je suis débordée mais je déborde : d'énergie, de bonne volonté, de plaisir, de chaleur. Je n'ai d'ailleurs presque pas froid : le vent glacial me fouette bien mes chevilles dénudées - que d'aucuns sont scandalisés de voir en cette saison - ainsi que mes doigts et mes narines, mais je n'éprouve aucun mal-être en ressentant ces picotements. Au contraire : ils me stimulent ; je frissonne, je m'émoustille, je frétille d'énergie.
Je manque de temps d'être fatiguée, d'être lasse, d'être blasée. Il ne reste plus que dix-neuf jours avant la fin de la plus belle année de mon existence. Je ferai tout pour, mais je ne suis pas certaine que 2018 me soit aussi propice. Alors je respire avec allégresse l'air glacial de ce mois de décembre qui me procure autant de joie que le ferait habituellement un mois de juillet entre mer et garrigue. C'est l'odeur du bonheur qui se répand dans mes poumons, encore et encore. Et je continuerai à cultiver cette merveilleuse sensation, encore et encore, jusqu'à la fin de la dernière année qu'il me sera donné de vivre.
Car je mourrai en décembre, si seulement je meurs un jour.
On ne peur fuir cette ambiance. J'ai l’impression d'être un grain de chocolat en poudre, qui est inévitablement mélangé avec toutes les autres centaines de milliers de poussières de chocolat dans une énorme tasse de lait brûlant, afin de ne former qu'une seule et unique masse fondante. Son odeur se croise d'ailleurs à l'entrée de chaque boulangerie ; chacune d'elle propose un assortiment arc-en-ciel de pâtisseries qui ravivent les yeux et les papilles. Moi, je n'ai assez de pièces dans mon porte-feuille que pour les moins chères des bières des bars les plus simplistes. Mais ça me rend bien heureuse de pouvoir savourer mes quelques gorgées de houblon dans cette effervescence commune, géante de laquelle je fais indéniablement partie, malgré moi.
Je n'ai pas eu le cafard depuis des semaines ! Je jubile de plaisir tous les soirs -; un peu moins tous les matins car j'affectionne plus de tout la tendresse de ma couette en plumes. Je suis débordée mais je déborde : d'énergie, de bonne volonté, de plaisir, de chaleur. Je n'ai d'ailleurs presque pas froid : le vent glacial me fouette bien mes chevilles dénudées - que d'aucuns sont scandalisés de voir en cette saison - ainsi que mes doigts et mes narines, mais je n'éprouve aucun mal-être en ressentant ces picotements. Au contraire : ils me stimulent ; je frissonne, je m'émoustille, je frétille d'énergie.
Je manque de temps d'être fatiguée, d'être lasse, d'être blasée. Il ne reste plus que dix-neuf jours avant la fin de la plus belle année de mon existence. Je ferai tout pour, mais je ne suis pas certaine que 2018 me soit aussi propice. Alors je respire avec allégresse l'air glacial de ce mois de décembre qui me procure autant de joie que le ferait habituellement un mois de juillet entre mer et garrigue. C'est l'odeur du bonheur qui se répand dans mes poumons, encore et encore. Et je continuerai à cultiver cette merveilleuse sensation, encore et encore, jusqu'à la fin de la dernière année qu'il me sera donné de vivre.
Car je mourrai en décembre, si seulement je meurs un jour.