Que m'importe votre tour Eiffel, vos bars et les stars qui y passent si ici, la nuit, en plein centre ville, on voit les étoiles ? Je m'ennuie pareil ici qu'ailleurs alors autant s'ennuyer sous la transparence du ciel qui scintille la nuit et réchauffe chaque matin. Les belles choses ont une fin, mais aussi un recommencement. Moi, je recommencerai a vivre un jour a quelques kilomètres de la mer. Ça remplacera celle qui coule goutte à goutte de mes yeux dans les trains qui partent vers le nord. Je voudrais passer mes nuits dans quatre murs faits de cette pierre calcaire beige qui a la couleur du sable tous les jours de l'année. Les jours de pluie y sont aussi nombreux que les jours de neige dans la capitale. Le sol n'y est pas creusé par ces vers électriques géants qu'ils appellent joliment "métropolitain". Il y a les Platanes, mes innombrables amis d'enfance. Il y a peu de neuf ; la nouveauté est l'apparat des pauvres gens qui s'ennuient. Moi, je ne m'ennuierai pas à noircir au soleil, à me saouler sans trop vider mon porte-feuille, à pouvoir surfer entre l'Espagne et l'Italie quand j'en aurai marre de zoner à Palavas. Riez, parisiens. Riez de mes désirs d'enfant, et de mes rêveries de grand-mère. C'est simplement qu'ici je me sens à la retraite à ne rien devoir à personne. Je n'en devrai qu'à mon bonheur, à mon calme et mon sourire. J'en ai assez de crever de jalousie devant ces demoiselles en sandales et short au mois d'avril, assez de craquer devant chaque jeune homme qui accentue ses "e" a la fin de ses phrases, marre de millimétrer mes week-ends alors que cela pourrait devenir mon quotidien.