j'aurais aimé que tu ne les aimes pas.
29 septembre 2012
12 septembre 2012
Si par une nuit d'hiver un voyageur
J'avais beau me dire que je m'étais toujours sorti de tous les pastis où je m'étais fourré, de tous les bons comme de tous les mauvais coups : mon passé est comme un ver solitaire de plus en plus long que je porte enroulé au-dedans de moi, et qui ne perd pas ses anneaux, si fort que j'essaie de me vider les tripes dans tous les cabinets à l'anglaise ou à la turque, les tinettes de prison, les vases d'hôpitaux, les fossés de campements, ou plus simplement les buissons, en faisant bien attention qu'il n'y ait pas par là un serpent comme certaine fois au Venezuela. Le passé, on ne peut pas en changer, pas plus qu'on ne peut changer de nom : malgré tous les passeports que j'ai pu avoir, et tous ces noms dont je ne me souviens même plus, tout le monde m'a toujours appelé Ruedi le Suisse : de quelque côté que j'aille, et de quelque nom que je me présente, il y avait toujours quelqu'un qui savait qui j'étais et ce que j'avais fait, même si j'avais pas mal changé avec le passage des années, surtout depuis que mon crâne est devenu chauve et jaune comme un pamplemousse, ça, ça s'est produit au moment de l'épidémie de typhus à bord de la Stjärna, quand, à cause de notre chargement, nous ne pouvions pas approcher de la côte et pas d'avantage demander du secours par radio.
Italo Calvino - Si par une nuit d'hiver un voyageur (regarde en bas dans l'épaisseur des ombres)
03 septembre 2012
Cry
prudence,
la plaisanterie n'est pas de mise
le silence est gros et froid comme une banquise
le bruit des cordes jazzy sortant des enceintes ne me rappelle rien du tout
comme si tout ce qui a été vécu a été avalé
a été digéré
tout en restant à jamais dans le bas ventre
comme la nausée emboite le pas au mal de crâne
- tiens, je l'avais presque oublié... -
écris, dessine, écoute
mais comprends aussi
comprends ce que j'ai été et ce que je ne suis plus
moi, je n'arrive plus à suivre mes rails
- ceux des soirées ne comptent pas -
non pas que je déraille
mais je ne sais plus où est-ce
que la nuit
ou le jour
il faut mettre les pieds
(pied à terre, terre de feu, feu follet, lait de vache, vache de ferme, ferme ta gueule...)
Je me suis abrutie comme une heureuse enfant.
la plaisanterie n'est pas de mise
le silence est gros et froid comme une banquise
le bruit des cordes jazzy sortant des enceintes ne me rappelle rien du tout
comme si tout ce qui a été vécu a été avalé
a été digéré
tout en restant à jamais dans le bas ventre
comme la nausée emboite le pas au mal de crâne
- tiens, je l'avais presque oublié... -
écris, dessine, écoute
mais comprends aussi
comprends ce que j'ai été et ce que je ne suis plus
moi, je n'arrive plus à suivre mes rails
- ceux des soirées ne comptent pas -
non pas que je déraille
mais je ne sais plus où est-ce
que la nuit
ou le jour
il faut mettre les pieds
(pied à terre, terre de feu, feu follet, lait de vache, vache de ferme, ferme ta gueule...)
Je me suis abrutie comme une heureuse enfant.
02 septembre 2012
Marinou.
Elle ressemble à une poupée russe. Elle est sincère et brutale, douce et réservée ; elle se reserve pour certains et je ne sais quelle bonne étoule m'a jeté dans le panier des gens qu'elle aime. Elle dit les choses facilement, a demi-voix, parfois sans faire attention, mais elle les dit et ça transperce le coeur après avoir franchi les tympans. Elle a des yeux de biche et en souriant elle réchauffe, inexplicablement. Je ne sais pas si c'est moi qui ne sait pas la décrire ou si c'est elle qui est indescriptible.
En partant, elle m'a fait un bisou sur la joue et je lui ai souri. Et puis, elle m'a regardé pendant quelques secondes, m'a attire vers elle et m'a embrassé à pleine bouche, devant tout le monde. Elle m'a supplié de revenir vite, en riant et en rougissant. Je lui ai promis.
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