10 avril 2012

Pardonne qui pourra.

   Je crois que je suis de nouveau amoureuse. Et vous savez comment je suis quand je suis accroc : je ne vous vois plus, mes amis, je ne pense plus a vous et je m'accroche à ce(ux) qui se rapproche(nt) de près ou de loin de ma nouvelle conquête.
   J'ai une boule dans la gorge depuis ce midi car le temps défile et je pars déjà dans 33 heures. Je ne verrai pas mon amoureux secret pendant plus d'un mois, et des montagnes nous séparent : les exams, le prix des billets de train, les voyages de vacances...
   Une fois chez moi, je penserai à lui en pleurant et le ciel gris et froid pleurera avec moi. Mes amis me remonteront un peu le moral les week-ends tout ça à coup de pintes d'alcools chèrement obtenus en chauffant la carte bleue. Tout ça pour rien.
   Amour impossible au final car on ne peut aimer sans haïr et si je viens le rejoindre je le détesterai de m'avoir entrainé à lui.

   Mais qui est-il, ce garçon, me demanderez vous... Qu'en ai-je à faire d'un homme, d'un femme, un petit rien à quatre membres qui me ressemble ? Mon amour a mille noms : Soleil, Verdure, Musique, Folie, Coup de soleil, Liberté, Aube et Crépuscule, Pastis... Il a mille visages à qui j'ai parlé parfois cent fois, parfois une seule. Je les ai tous embrassés, parfois sur la joue pour dire bonjour, parfois avec la langue pour dire je t'aime.
   Il suffit de faire trente pas pour changer de bar, quinze minutes de tram pour troquer ma chambre contre le centre ville, trente minutes de train pour changer d'agglomération.

   Je déteste un peu mon père de ne pas être très riche. Il aurait pu m'offrir un week-end sur deux au soleil, et j'aurais pu ainsi réussir mes études dans la capitale. J'aurais voulu pouvoir aimer Paris et le Sud sans me déchirer en deux.
   Alors tant pis, je travaillerai l'année prochaine, je mettrai mon égo et ma peur de côté et j'irai garder des mômes, laver des vitres, appeler des gens. Peut-être même que d'ici un an, si je suis encore amoureuse, je m'achèterai une voiture, et que je ferai 1500km en un week-end pour voir des sourires roux, entendre des accents gitans, boire des pastis a deux euros, tremper mes pieds dans l'eau de mer, porter des lunettes de soleil du petit matin jusqu'au petit matin, danser devant de grands murs noirs, voir de toutes les couleurs, voyager dans des aquariums en perles, m'asseoir près du lycée et chercher des visages que je ne connais pas, respirer, vivre mieux, être très heureuse.