13 octobre 2011

La nausée invisible.

   Je riais parce que j'étais enfin de bonne humeur, apte à me sociabiliser. En fait, j'étais pire que de bonne humeur : j'avais cette espèce de bougeotte qui m'ajoutait des ailes invisibles dans le dos qui me faisaient sautiller, planer sur le trottoir. J'écoutais, je répondais dans ma tête à des question qu'on ne me posait pas, j'avais envie d'une cigarette au gout divin que je n'avais pas envie de me rouler, j'étais heureuse qu'il bruine. J'étais contente qu'il y ait Clément avec nous, j'étais contente de ne pas avoir vomi dans le bus, et finalement, j'étais contente de ma soirée.
   Je riais. Je riais parce que à sept heures dans le métro, un jeudi, il y a des dizaines, des centaines de gens aux visages blasés qui vont travailler, enveloppés de leurs manteaux gris, de leur humeur macabre, de leur triste vie. Moi, je ne comprenais pas comment il était possible d'aller travailler un jeudi matin.

   8h51 : j'avais un peu sommeil. J'ai réouvert les yeux à 14h43 avec mon chat qui dormait juste à coté de ma tête comme un bébé. Bref, j'ai fait une soirée au Batofar.