23 octobre 2009

Ce sont de fausses vacances.

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   Douce mélodie de jazz dans les oreilles, le bus tournera au prochain carrefour, lorsque le solo de piano arrivera à sa fin et que la contrebasse reprendra le rythme en mains. Il pleut, comme depuis trois soirs, et j'ai encore oublié mon parapluie. Je suis obligée de dessiner une petite fenêtre toutes les dix minutes sur la vitre, à cause de la buée qui se dégage des bouches bavardes de vieilles femmes. Je crois que je descends au prochain. Les gouttes de pluie ont décidé, depuis quelques instants - la contrebasse a d'ailleurs repris sa mélodie - de tomber de plus belle de ce ciel éternellement gris. Dans peu de jours, il fera complètement sombre lorsque je prendrai ce même bus qui m'emmène fidèlement à un arrêt non loin de chez moi , comme depuis le début de l'année. La brise glaciale me chuchote déjà les premiers vers de ce long poème écrit à l'encre blanche qu'est l'hiver.





 Monet - Boulevard des Capucines, 1873.