Le cœur chante une drôle de prose, moi à chaque regard j'explose ; la craie sur mes genoux, n'est plus de ce monde, cherche encore le tableau, ressers toi une blonde, dans mon paquet de cigarettes, mais s'il te plait arrête, de faire semblant de faire la tête. Caresse moi de ta langue, de tes dires, de tes rires, et laisse moi en paix manger ton sourire a pleine bouche à pleines lèvres, roses ou violettes, les fleurs fanent mais restent les miettes d'intentions, de passions, de nos premiers rendez-vous, de tes premiers baisers doux. Tout est joué, la mémoire sans regrets goûte goutte à goutte les matis voilés d'encore quelques étoiles, mais pourquoi hier soir la lune était si pale ? Ce soleil de minuit grisait tes yeux verts et le ciel d'encre noire, mais pardonne aux nuages, les quelques minutes de ce premier soir où je n'ai pas vu l'étincelle qui fit du rose de mes seins ton lait maternel.
Emil Nolde - Le peintre Schmidt-Rottluff