29 juin 2016

Bonjour l'été

J'ai pas aimé dire au revoir ce soir
A tois, à nous, aux lampadaires
- je mets les toits au pluriel car vous y êtes si haut perchées... -

Mon derme a conservé la caresse de vos embrasses
Je resterais bien ici, mais il y a une chose qui crasse les haut toits de Paris
C'est le gris vernis des joues de cette belle dame flétrie.
Il encrasse mes poumons, mon ventre - maintenant que je sais qu'il faut respirer par là -
Mes talons
Mes yeux
Tâtonnent plus volontiers un sol moins bétonneux.

Pourtant mille merveilles m'enveloppent tout comme vous de leurs plus beaux bras
Mais je serre des dents, je serre les poings, je serre du coeur
Respirer ici n'est pas dans mes humeurs
Moins que partout ailleurs, partout dehors nulle part là-bas, tout bas...

"J'aime pas Paris" : combien de fois ais-je prononcé cette phrase ?
Balustrade illusoire soutenant mes envies de me dire que c'est provisoire.
Pro-vi-soire

C'est une poivrière que de prendre le métro cinq fois par jour
Même pincement, même amertume noire dégarnie
Les escaliers interminables, essouflants, les tourniquets grinçants et les pastilles multicolores chenilles
Cela fait vermicelle dans mon cerveau et dans mon estomac
Je régurgite les secousses sous forme de mal de crane.
Ce n'est pas l'alcool qui me fait ça
Avant tout allait bien
Bientôt tout ira bien
Bientôt, jusqu'à demain
Je ne regrette rien
De rien.