22 septembre 2010

Le jargon de l'amour intemporel.

éparpillées dans ma chambre,
les feuilles d'automne - ces pages blanches stigmatisées d'encre -
me rappellent en se démultipliant
que le temps passe plus vite que l'aiguille tourne.

Je suis la soeur de cette belle femme dont le nom n'ose pas se dessiner sur certaines bouches :
la mélancolie, celle des instants brulants qui se plaisent à pétrir le passé
dans la masse grise, comme pour fabriquer
du pain au goût salé des larmes
que versent les ingrédients d'un si triste quart d'heure.

Encore une heure, puis deux, puis deux journées passent en trombe.
Je ne me souviens même plus si hier est passé avant la veille.
Nous jouons au silence - lui et sa patience, moi et mon ignorance -
autour d'un verre de spasmes défigurés de nos mains frêles.
Les ongles vibrent plus vite que l'air de la guitare
en rentrant, avant-hier, j'avais déjà vu demain,
c'est dans tes yeux que j'ai lu les aventures de ce soir,
c'est comme un récit que nous ferait Homère
les yeux ouverts vers un passé qu'il n'a que trop décrit, déjà, dans ses merveilleuses montagnes de mots
le beau silence : celui de la simplicité.