12 août 2010

Drogues dures.

   Une sale envie d'exploser. On me demande si je vais bien; moi, je ne sais que répondre. Peut-on aller bien, quand tout va bien mais qu'on se sent si oppressée... comme dans un bocal mis sous pression pour qu'on rentre dedans ? Je regarde les blogs qui m'ont dans leurs favoris. C'est qui tous ces gens ? C'est qui "trema", "joris" et les autres ? Je me sens oppressée de ne pas les connaitre, frustrée de ne pas savoir écrire comme eux, comme les gens normaux qui arrivent à raconter leur vie en quelques lignes de façon passionnante et limpide. Je me sens obligée de m'exclure de la ronde de blogs qu'on se plait de visiter, je me sens poussée par moi-même à exclure les gens des lignes que j'écris, je ne veux surtout pas qu'ils comprennent de quoi, de qui je parle. Ils se foutraient de moi. Sous mes grands airs de nana qui a tout ce qu'on se doit d'avoir a dix-huit ans, j'ai seulement ce que les autres cachent : des caprices, des peines, énormément de remords, un labyrinthe à la place du cœur. Je suis face à mon moi virtuel - facebook et mes 69 amis hors ligne - en train d'éclater, de bouillir de l'intérieur. C'est vide de sens tous ces statuts, tous ces commentaires, toute cette mêlasse grasse de potins : la seule chose qui me raccroche à un monde que je m'efforce de garder autour de moi, dans lequel je parviens a peine a pénétrer sans faire trop tache. Je suis si brève.., Si brève dans mes mots, dans mes idées, mes relations, mes états d'âme. J'ignore si c'est normal, si c'est grave, si c'est réparable. J'ai une folle envie de supprimer toute notion de relation entre les êtres humains et vivre dans un studio crasseux et ensoleillé pour fumer clope sur clope en écrivant pavé sur pavé, vers sur vers. J'aimerais passer ma vie à apprendre, à avoir le temps de m'apprendre moi-même pour apprendre et comprendre les autres. Pour savoir comment il faut faire pour rentrer dans le moule où tout le monde cuit à petit feu depuis leur intégration dans la société. Comment les gens coexistent harmonieusement en arrivant a supporter et même aimer ses semblables ? Au point de mettre des blogs d'inconnus dans leurs favoris. Je suis une inconnue et je suis dans les favoris de garçons et de filles qui ont  mon âge, qui passent entre une et six fois par semaine sur leur page web raconter leur journée ou leurs sensations. Je ne comprends pas comment l'homme a su à tel point devenir dépendant d'autrui. Moi qui ne le suis pas, je suis en manque de cette dépendance que je n'arrive pas à ressentir ou du moins à garder longtemps quand je l'attrape. J'aimerais parvenir à me suffire pleinement à moi-même, et ne pas avoir besoin de se sentir nécessaire auprès des autres.

   C'est tout a fait horrible, ce que je dis.