29 août 2010

Compte à rebours.

J'ai du sang stagné sur les lèvres
à force de mordre de travers
tes clavicules blanches comme une neige vierge
perdues au beau milieu
d'un nuit à jamais trop courte
comme toutes les nuits
que nous passons ensemble
a se dire sans mots
que tout sera perdu demain;
mais chaque fois nous nous couchons après minuit
et demain devient ce jour qui ne viendra que dans vingt-quatre heures;
alors nous prions pour que les minutes passent vite
et pour que les secondes soient plus savoureuses à chaque bouchée.

Les yeux nous trahissent : les tiens
s'envolent vaguement au dessus de l'horizon, les miens
se battent contre une tempête inévitable
mais pourquoi faut-il creuser encore plus loin,
pourquoi faut-il apprendre par coeur chacun de nos chagrins ?
pour se le répéter en boucle la gorge nouée,
comme une vieille platine qui mâche
les notes mal accordées d'un vinyle que nous avons gravé toute notre vie ..?
C'est une berceuse qu'il faut que nous cherchons ensemble
un doux sommeil profond,
où nos regards oseront se rencontrer
sans peur
de ce qui nous attend quand nous nous réveillerons tout seuls.