19 juillet 2010

Quiberon.

   Dimanche midi.

   Mes mains sentent la lavande; mon appareil photo est déjà plein de souvenirs. Il est midi, il y a trois heures nous avons rejoint l'église du centre-ville où la messe allait débuter. Nous sommes sortis a temps - avant que le prêtre n'entame ses prières -, je suis passée au tabac t'acheter une carte postale, papa m'a dit de garder la monnaie. Ensuite nous avons descendu la rue de Verdun, il n'y avait pas de Rockstore mais un marché aux puces qui nous a invité a venir le dévaliser. Je n'ai acheté qu'un Blaise Cendrars - Du Monde Entier - à un euro. Ensuite nous avons rejoint Port Maria où les mouettes étaient plus nombreuses que les bateaux. La plage était rocheuse et jonchée de fleurs, il y avait des petits chats - c'est comme ca que j'appelle ces tiges se finissant par une boule de poils beige, grosse comme un pouce d'enfant, douce et fragile au toucher. J'en mis une dans un des trous de mon oreille en imaginant que c'était toi, je t'appelai Calin, tu me chuchotas quelques phrases d'amour avant de t'endormir adossé contre mon lobe. L'océan était peu salé, d'un bleu virant au vert à nos pieds. J'aurais voulu ne pas y être seule. Je suis toujours seule lors des plus beaux voyages. Papa, Anton, ne sont qu'un vieux décor, et dans ma tête vagabonde une chanson nostalgique dont les notes sont des soupirs et les paroles sont des images.


   Lundi midi.

   Il y a une chose que j'aime par-dessus tout, une chose pour laquelle je troquerais famille, amis, amours, argent, voyage... Une chose qui a bercé toute mon enfance de Kiev, qui m'a occupée pendant des heures nuit et jour, été et hiver. C'est la balançoire. Une simple planche de bois pendouillant au bout de deux chaines de fer un peu rouillées, voila ce qui peut faire mon bonheur en moins d'une minute. Il y en a une dans le centre où nous sommes. J'ai mis mon réveil à 2h du matin, pour me bercer sous les étoiles cette nuit...

La plage de la presqu'ile du Quiberon, plein soleil et beaucoup de vent.