31 octobre 2024

Pré(in)cisions.

Je suis juste ; - de justesse
Je suis pure, de paresse
Bonne augure, je t'adresse
Me pavane tard le soir so(m)bre comme en costard
J'incise, les craquelures cousues de ce qu'il ne faut pas penser pas dire
Puisque les mots ont du pouvoir je m'en sers pour mes désirs

Chuchottons ce qui plairait, pas ce qui agace
Contrer le mauvais sort
Sirotant la vie sur une terrasse

Je jacasse
Mais jamais je me lasse

24 octobre 2024

Revenir.

Je m'éveille.
Ce qui me m'éveillée ?
Le Japon
Les concerts
L'alcool
Toi.

On dormira quand on sera mort.

30 septembre 2024

Aphaïa.

Un jour, nous avons dormi ensemble contre le gré de ta maîtresse. Tu t'es allongée de tout ton corps sur mon clic-clac d'étudiante et des pattes avant et tes pattes arrières touchaient les deux murs. On a passé quelques jours toutes les deux a Paris, dans le 13ème et tu étais si calme et si complice. Je me rappelle toujours de l'oreur de tes coussinets, ils sentent le bon saucisson, et j'adorais les renifler a chaque fois que je te voyais. Toi, quand tu me voyais tu m'accueillir avec une chaussure dans la bouche, pour me fêter, comme si ma présence était vraiment une joie. Ta présence a toi, en tout cas, a été une joie immense de ta maîtresse pendant onze ans. C'est long en années chien, tu es bien vieille. 
A l'heure où j'écris ça tu es en traind e faire ta toute ultime balade du soir. J'espère que ça sent le chat partout et que tu iras manger une crotte, une dernière pour la route, et que tu embeteres Iago.
Je te pleure et t'embrasse de tres loin sur ta tête toute blanchie. Bonne route, tu as eu la plus belles des vies de chien.

16 septembre 2024

Respirer.

Les poumons qui fonctionnent quand je cours,
C'est vivifiant.


07 juillet 2024

Migraine de bonheur.

J'ai pleuré.
J'ai pleuré il y a deux jours de peur et de terreur. D'incompréhension, d'injustice, de désespoir. J'ai pleuré car j'avais peur. J'avais peur que mon chéri se fasse insulter dans la rue, j'avais peur que je ne puisse pas exercer une haute fonction administrative en tant que bi-nationale, j'avais peur qu'on tape encore plus de noirs et d'arabes dans ce pays. J'avais peur que mon travail doive se restreindre a faire bonne figure devant le pouvoir, j'avais peur que mon papa ne puisse plus bénéficier de l'AME en tant que réfugié politique. J'en ai morvé dans mon lit tellement j'avais peur.

Et puis j'ai pleuré tout à l'heure. J'ai pleuré le 7 juillet à 20h sur la place Stalingrad quand sur un écran géant un grand demi cercle majoritairement rouge s'est affiché sous nos yeux. J'ai sanglote de soulagement dans les bras de mes copines, j'ai chialé fort mais personne ne s'entendait car tout le monde autour de moi hurlait de joie. C'était assourdissant, tout ce soulagement. Comme un furoncle qui éclate et qui enfin fait disparaitre la puanteur.

Ce soir, j'ai usé mes cordes vocales, j'ai levé mon poing, j'ai souri fort en voyant des drapeaux français, et j'ai chanté la marseillaise plus fort que je ne l'ai jamais chanté. En choeur, avec tous le peuple français qui a voté pour l'union, pour la solidarité, pour un avenir meilleur, pour toutes et tous. Et Jean-Luc Mélenchon a bien expliqué le sens des paroles de la Marseillaise. Le sang impur, c'est pas nous, c'est celui des ennemis, celui qui sont contre la liberté. Nous on est purs par notre brillance, nos multitudes, nos espoirs, notre union.

C'est un moment de joie. Les moments ne sont pas éternels. Il faut se mobiliser maintenant, plus que jamais. 

Je voudrais continuer à être fière d'être française, pour très longtemps.


27 mai 2024

Terre plein central.

Ça arrive aussi à trente ans passés. Après avoir été rompue, après avoir forcé jusqu'aux éclats, après avoir éte fatiguée aussi longtemps.

C'est comment ça que je l'imaginais et c'est comme ça que ça m'eclabousse la figure, chaque semaine qui passe. Et toutes ces choses qui devraient arriver,car c'est normal,  n'arrivent pas. Pas de dispute. Pas d'ennui. Pas de peur. Pas de vide. Pas de fatigue. Pas de jalousie. Pas de silence. Pas de semblants. Pas l'ombre d'un doute.

J'ai jamais autant aimé Paris, autant aimé rouler en voiture sur l'autoroute, autant aimé cuisiner, autant aimé faire la sieste, autant aimé boire un Coca-Cola au bar, autant aimé aller au travail pour te raconter ma journé, autant aimé être seule pour te mieux te retrouver. Ça va pas vite, ça va pas à 100 à l'heure, mais au contraire, ça va dans tous les recoins, dans tous les sens le temps de bien admirer les paysages, a chaque stop, à chaque croisement. La Map est grande, mais on n'est pas pressés.
Comme quoi, c'est bon d'être bien garée.

05 mai 2024

Rosa Candida.

Est-ce qu'un homme élevé dans les profondeurs obscures de la forêt, où il faut se dans les chemin au travers de multiples épaisseurs d'arbres pour aller mettre une lettre à la poste, peut comprendre que c'est que d'attendre pendant toute ce sa jeunesse que pousse un seul arbre ?

Auður Ava Ólafsdóttir - Rosa Candida