tag:blogger.com,1999:blog-76886409174487945652024-03-18T21:28:28.007+01:00L'animâle.L'été qui cambre le dos au soleil...Unknownnoreply@blogger.comBlogger578125tag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-7197735213729636652024-03-18T21:27:00.001+01:002024-03-18T21:27:54.049+01:00Les petites cases à remplir.Il se passe parfois des semaines entières où ma tête dissoud complètement l'existence du passé toxique. Et lorsqu'il revient au détour d'une mention de lieu de concert dans une conversation, d'une photo sur les réseaux sociaux, des bribes de souvenirs de voyages, cela passe en coup de vent, comme une plume de duvet grisâtre qui ne chatouille même plus, qu'on vire avec deux doigts de son grand manteau noir de sérénité. <div><br></div><div>Des cumulonimbus de moelleux moments s'entassent de plus en plus nombreux entre mes sourcils et mon nombril. Je sens leur poids doux se répartir en moi et équilibrer mes mouvements, mes décisions, un peu comme des boucles d'oreilles lourdes incitent à redresser les épaules avec chaque mouvement de tête. Je sens la présence de souvenirs grands et multicolores combler des crevasses laissés il y a font longtemps par d'autres. Et ce qu'il y a de plus délicieu,, c'est que ce sont des souvenirs tricotés par mes propres petits doigts...</div><div><br></div><div>Il s'agit des milliers de kilometres parcourus en avion, en train, en bateau, en voiture, en bus, en baskets, des centaines de plats épicés, de jus de fruits frais, de poissons milticolores savourés par mon palais, des dizaines d'étages gravis pour voir des temples dans des grottes, des graffitis criards, des arbres immenses ou encore les plus hauts toits du monde. Les gens qui ne me regardent pas et qui me permettent de me regarder en face, les rues que je peux emprunter dans n'importe quel sens à n'importe quelle heure de mon cycle diurne, l'ombre bariolée qui ne protège pas ma peu des coups de soleils tropicaux laissée par les monsteras géantes poussant dans les parcs. Le plaisir de sentir le poids d'un livre dans son sac et de savoir qu'on peut décider de le lire à n'importe quel moment de la journée.</div><div><br></div><div>La satisfaction de cocher des petites cases, sur le téléphone ou dans ma tête, des choses à accomplir qui me rendent heureuse, sur une liste qui telle un accordéron, se rétrécit et se rallonge car j'apprends chaque semaine que des dizaines de nouvelles choses peuvent m'emballer le coeur, et que j'en suis l'unique décisionnaire. </div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-65759050953972417252024-03-09T16:18:00.001+01:002024-03-18T21:00:22.433+01:00L'art de la joie. - Je le prenais pour un homme sérieux ! Je n'arrive pas à oublier l'effronterie avec laquelle il m'a embrassée. Ça a été terrible et j'ai peur ! Laisse-moi dormir avec toi !<div> - Bien, d'accord. Déshabille-toi et vite au lit. Vraiment je n'en peux plus !</div><div>Elle se déshabilla en un instant. Elle réapparut avec l'une de mes chemises de nuit et prudemment se glissa sous les couvertures.</div><div> - Je peux t'embrasser ?</div><div> La tête dans le creux entre mon cou et mes épaules, les cheveux légers qui m'effleuraient le menton, la main posée sur mon sein... E si Beatrice nun voli durmiri coppa nno' culu sa quantu n'ha aviri... Non, je ne devais pas chanter cette berceuse. Sa main reposait tranquille sur mon sein, et pas un tremblement ne venait de cette paume fraîche. Elle n'avait pas soif, je n'étais plus sa nounou, mais sa sœur. C'était bien comme ça. Et je devais parler en sœur.</div><div> - Écoute, Pouliche, vraiment ce baiser de Carlo...</div><div> Elle ne répondait pas. Je la regardai à la lumière de la lampe: elle dormait sereine comme Eriprando, naguère, après la tétée de six heures.</div><div> J'éteignis la lumière, c'était bien comme ça.</div><div><br></div><div> Un cri aigu de lumière voltigea au plafond. Le soleil était né, et dans sa lumière les faïences et les cuivres de la salle de bains resplendissaient de joie. Mais ce soleil mentait et luttait avec la langueur qui de mon ventre se diffusait dans ma poitrine, mes bras, mes joues. Je devais faire vite. Bientôt cette langueur atteindrait ma tête avec sa folle volonté de vie, et il serait inutile de s'y opposer. Je pris un bain chaud et m'habillai pour sortir. Je revins dans la nuit qui, paresseuse, s'attardait encore autour du frêle corps pelotonné de Beatrice. Elle n'avait pas bougé, ou seulement le peu qu'il fallait pour prendre le coussin dans ses bras. Dormait-elle?</div><div> - Non, Modesta. Oh, tu es déjà habillée ? Viens ici à côté de moi, il est tôt, je suis si fatiguée !</div><div> - C'est le matin, Beatrice, et nous étions déjà au lit à neuf heures.</div><div> - J'ai faim !</div><div> - Je le crois. Tire la clochette, un bon petit déjeuner nous fera du bien.</div><div> - Oh, je n'y arrive pas, fais-le toi-même, Modesta, je suis si fatiguée!</div><div> Ce n'était pas le moment d'entamer des discussions ou de se faire obéir. J'étais pressée, il fallait que je cherche ce médecin que Gaia m'avait conseillé naguère ou bien un autre.</div><div><br></div><div>Goliarda Sapienza - L'art de la joie</div><div><br></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-81668805091146052152024-01-14T00:32:00.001+01:002024-01-14T00:32:10.186+01:00Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants.Je ne te blâme pas.<div>Tu habites une autre prison, un monde de force et de courage où tu penses pouvoir être porté en triomphe ; tu crois obtenir la bienveillance des puis- sants, tu cherches la gloire et la fortune. Pourtant, lorsque la nuit arrive, tu trembles. Tu ne bois pas, car tu as peur ; tu sais que la brûlure de l'alcool te précipite dans la faiblesse, dans l'irrésistible besoin de retrouver des caresses, une tendresse disparue, le monde perdu de l'enfance, la satisfaction, le calme face à l'incertitude scintillante de l'obscurité.</div><div><br></div><div>Tu penses désirer ma beauté, la douceur de ma peau, l'éclat de mon sourire, la finesse de mes articulations, le carmin de mes lèvres, mais en réalité, ce que tu souhaites sans le savoir, c'est la disparition de tes peurs, la guérison, l'union, le retour, l'oubli. Cette puissance en toi te dévore dans la solitude.</div><div><br></div><div>Alors tu souffres, perdu dans un crépuscule infini, un pied dans le jour et l'autre dans la nuit.</div><div><br></div><div>Mathias Enard - Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants </div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-72794953230392332272024-01-07T00:19:00.002+01:002024-01-07T00:19:50.491+01:00Peut-être.Je crois que j'ai trouvé ma personne.Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-66753851454782884162023-10-29T03:08:00.001+01:002023-10-29T03:08:22.914+01:00Merci c'était Princesse Napalm.Take care but take fun.<div>On se rappellera de la fréquence des BPM, de ce qu'il y avait sous notre langue, des fractales des stoboscopes, de l'odeur de la fille qui dansait un tout près de nous, des regards enivrés de nos potes, de la scène qui tremble, des paillettes sur toutes les joues, des entrées comptées par dizaines, du goût de la bière, des cordes vocales qui ont fait mal, de la belle soirée.</div><div>La fatigue, la gueule de bois, la douleur, les câbles qui se debranchent, les gens qui nous poussent, les affaires perdues, ça s'oublie vite.</div><div>Take care but take fun.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-32628240770560267532023-10-25T00:01:00.001+02:002023-10-25T00:01:52.797+02:00Beauté Fatale.La <span style="letter-spacing: 0.2px;">théorie de l'« exception française » suit toujours le même schéma discursif : on commence par concéder qu'il reste des progrès à faire, sans trop se fouler non plus pour dissimuler que ça ne nous empêche pas vraiment de dormir, puis on enchaine très vite en soulignant les progrès inouïs qui ont quand même été accomplis. On en conclut que, dans ce contexte éminem- ment satisfaisant, celles qui continuent le combat ne peuvent être que des mégères enragées et hystériques que seul le ressen- timent fait jouir, et qui cherchent à obtenir un traitement de faveur plutôt que l'égalité (puisqu'elles l'ont déjà !); mais, heureusement, elles vivent très loin, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique. Quelques citations apocalyptiques où certaines d'entre elles comparent la violence contre les femmes à un génocide, qu'on assortira de flots de protestations indignées, permettront de noyer définitivement le poisson. Elles achèveront de vacciner les mignonnes petites Françaises qui seraient tentées d'imiter ces sorcières. Il n'y aura plus qu'à persuader les gourdes qu'elles sont des femmes libérées, qu'elles ont bien de la chance et qu'elles feraient mieux d'aller dévaliser les boutiques tout en versant une larme sur le sort des pauvres Afg. hanes. Et qu'elles ne viennent pas nous emmerder pour un mannequin nu à quatre pattes sur un panneau 4 x 3. </span><div><span style="letter-spacing: 0.2px;"><br></span></div><div><span style="letter-spacing: 0.2px;">Mona Chollet, Beauté Fatale.</span></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-65492653465687656302023-09-30T01:58:00.002+02:002023-10-24T23:57:55.216+02:00Failles.Notre cerveau ne peut pas assimiler tout d'un coup.<div>C'est pour cela : les rechutes.</div><div><br></div><div>Est ce qu'elles sont obligéees de partir d'aussi haut ?! J'ai le vertige, moi... j'ai le mal de terre.</div><div><br></div><div>J'ai encore des cocards et des crampes de la dernière fois. </div><div><br></div><div>Y a-t-il eu une pause ? J'ai l'impression de tomber depuis trois, quatre ans, depuis mille vies, depuis vingt secondes.</div><div><br></div><div>J'emploie encore parfois des "tu" pour m'adresser à ma douleur, à mon mal-être, à ma dépression, comme si tu en était le quotidien boulanger.</div><div><br></div><div>D'autres loups me traînent au cul.</div><div>Tu sais, j'ai envie de me tuer régulièrement depuis vingt ans, maintenant.</div><div>Je ne suis pas fragile, simplement le métro en fin de soirée me fait tituber.</div><div>J'ai envie de vomir. Vomir ma petitesse. Mes mots ne sont pas forts, mes pensées sont faiblardes, mes appuis sont bancaux, ma vie crispée, je ne maintiens pas. Je n'arrive pas à maintenir tout ce qui ne devrait pas bouger, comme si deux ou trois fois par semaine dans ma vie il y avait un séisme, un Vésuve, une fin d'espoir, un crac.</div><div><br></div><div>Je suis seule.</div><div>Je rentre seule ce soir.</div><div>C'est ce que j'ai voulu.</div><div>Est-ce ce que je veux tous les soirs ? Jusqu'à quand, alors ?</div><div>On ne se dira peut être jamais assez les choses, comme si c'était trop triste, comme si c'était trop vrai comme si c'était trop banal comme si c'était trop nul.</div><div><br></div><div>Ce n'est pas trop nul, de t'aimer, pourtant.</div><div>C'est trop tard, ou trop tôt, ou trop fragile. </div><div>J'ai à te donner des immeubles de moi mais à y voir plus clair, ce sont des briques qui ne valent rien.</div><div>Je ne vais rien.</div><div>Je suis fragile, sans patrimoine.</div><div>Toi, tu veux investir dans du solide et je ne suis pas le cheval sur lequel tu va parier, dans cette course effrénée.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-79547888085254613252023-09-25T18:53:00.000+02:002023-10-24T23:54:18.372+02:00Museums.<p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">J'aime les musées.</span></p><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">Moins les objets. Je préfère regarder leur sertissage. L'éclairage sur les murs. Détecter les infiltrations aux plafonds, m'apercevoir que deux expôts sont trop rapprochés, qu'il y a une coquille sur le cartel, que la pièce n'est pas parfaitement soclée, qu'il y a une disparité au niveau des volumes des objets, que le parcours chronologique n'est pas intuitif, que le parquet grince.</span></p><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">Je fatigue d'y lire les texte, je m'impatiente d'y suivre le fléchage, je m'ennuie d'y être assidue. Je me lasse du contenu, je n'ai d'yeux que pour le contenant. Cela m'importe, pour que vous passiez la meilleures des expériences possibles.</span></p><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">Le texte est-il assez grand pour que vous puissiez le lire assis dans un fauteur roulant ? La temérature des salles est-elle satisfaisante ? Y a-t-il une option vegan à la caféteria ? Est-ce que les numéros près des objets sont bien placés ? Votre enfant risque t-il de se cogner contre la rambarde qui encercle la sculpture ? Vous a-t-on bien expliqué les personnages représentés sur le tableau ? Les espaces fermés sont-ils bien mentionnés sur le plan ? Y a-t-il des assises dans les salles ? Une frise chronologique, un glossaire ?</span></p><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">Et puis... où sont les toilettes ?</span></p><br><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">J'aime tout et j'aime rien dans un musée. La clarté des salles du V&A museum m'a rendue amoureuse de la céramique, les textes d'une exposition viennoise sur Egon Shiele m'ont fait écarquiller les yeux de beauté devant ses peintures. L'intimisme des salles du musée Jacquemart-André m'a fait passer un moment de sensualité extrême avec Boticelli, devant lequel je suis pourtant restée de marbre à Rome. J'ai fui les Monet tant aimés du musée d'Orsay car la forme des salles les rendait indigestes, j'ai toujours baclé mes visites au centre Pompidou car je hais ses plafonds trop hauts et ses murs légèrement jaunis. Par contre, je divague durant des heures dans la chaleur de la Halle Saint Pierre, dont la salle du bas circulaire fait delicieusement perdre le sens de l'orientation. </span></p><br><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">J'apprécie ces lieux comme des maisons, ils ont une énergie, une population, une douceur qui fait que je vais m'y sentir bien ou mal. Et mon peintre favori ou ma sculptrice chérie ne me retiendront jamais dans une expo aux cimaises mal agencées, aux circuits infinis, aux textes mal écrits. C'est comme lire une belle histoire dans un bouquin aux pages déchirées et qui sentent la moisissure. Plaisir amoindri.</span></p><p dir="ltr" style="line-height:1.38;margin-top:0.0pt;margin-bottom:0.0pt;"><span style="font-size: 16pt; font-family: "Google Sans"; color: rgb(0, 0, 0); background-color: transparent; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-position: normal; vertical-align: baseline; white-space-collapse: preserve;">Ce que je vois, c'est vos doigts pointés sur les détails mis en valeur par la lumière, vos yeux ébahis devant une explication claire, vos mains qui desengourdissent votre dos sur une banquette confortable. Les choses que je regarde vraiment dans un musée, c'est vous. </span></p>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-31659070733383764452023-09-11T00:53:00.002+02:002023-09-11T00:53:47.917+02:00Frisson.Les choses qu'on regrette le plus dans la vie, c'est celles qu'on n'a pas faites.<div><br></div><div>Faisons vite.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-48178648122759479582023-08-29T00:10:00.001+02:002023-08-29T00:10:44.123+02:00Disparition.Je ne sais pas depuis quand, ni d'où ça vient mais je crois que je n'ai plus peur.<div>Pas de tout, évidemment. Mais des choses qui n'atteignent pas mon coeur.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-958386183508988772023-08-25T00:57:00.001+02:002023-10-24T23:58:05.221+02:00Submersion ou chute.C'est là qu'on se rend compte qu'on est composé à plus de 70% d'eau. Le corps se liquéfie au contact de l'air. C'est comme si on était enrobé dans une fine couche de laine, quelque chose de doux et chaud, trop chaud, et qui endort. C'est la température des vacances ; c'est aussi celle de la détresse. Une alerte devant laquelle se boucher les oreilles est inefficace.<div><br><div>L'appartement est brûlant, ma mère ruissèle, les glaçons mis dans mon verre d'eau meurent en quatre minutes. La plus infime des brises, la nuit, a la saveur d'une gorgée de vin, c'est enivrant, et si frustrant : on voudrait en boire encore mais c'est la pénurie, les cuves sont vides, l'ivresse est courte, on est aussitôt saoulé par la chaleur immobile et monstrueuse. Comme si on se trouvait dans la gueule d'une immense créature qui respire fort et nous transperce par sa fétide haleine, celle des poubelles qui tournent en quelques heures dans la rue, celle qui émane des corps poisseux, de l'eau croupie, celle qui émane des arbres desseschés, des kebabs bon marché, celle qui se condense dans les effluves de bière qui s'échappent des bars mal climatisés.</div><div>La ville baigne dans cette subtile puanteur qui a la saveur de l'été mais qui dissimule mal l'angoisse du désastre climatique. On va à la plage mais on ferme les yeux sur le fait que la plage vient à nous ; le bord de mer avance chaque année, je cours matin et soir me submerger dans les vagues à peine tiédies, mais la distance jusqu'à l'écume se raccourcit chaque mois de juillet. Cela devrait sembler moins fatiguant mais dans les faits c'est carrément fatal.</div><div><br></div><div>Chaque éte je nage dans cette ivresse. Dans la vase érodée de Palavas-les-Flots, dans mes souvenirs de lycéenne insouciante qui bat les pavés de la Com', dans les bacs de sorbets de glace à La Banquise comme si c'était ça le planning idéal du repos. Ça peut l'être en effet durant quelques jours. Mais à plus grosse dose, c'est un endormissement, un lent empoisonnement, une petite mort, une fissure qui semble si fine vue d'en haut mais qui est d'une profondeur abyssale si l'on s'engouffre dedans. </div><div>Moi, je sautille par-dessus la fissure, tant que mes enjambées sont assez grandes, tant que la crevasse est surmontabke.</div><div>Un jour on tombera toustes dedans.</div><div>Et ce sera cuit,</div><div>littéralement.</div></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-18089651293625323752023-08-09T00:59:00.002+02:002023-08-09T01:17:56.903+02:00Les bâtisseurs.J'apprends la construction. Le BTP de mes envies n'est pas si fou, j'ai des bases irrégulieres, et du ciment qui fond comme neige au soleil mais il suffit d'un plan bien établi pour qu'on ne dérape pas, pour qu'on ne s'écroule pas tous ensemble.<div>On a nos billets.</div><div>J'ai mes billes pour la suite.</div><div>Je veux aller loin mais la distance n'est pas invariable. Je peux dire stop ; je peux dire "encore", je peux parler, je peux me taire.</div><div><br></div><div>Mes envies sont légitimes.</div><div><br></div><div>Ça change pas mal la donne. Je suis présente, je suis dans le présent ; c'est un cadeau à moi-même au'on ne s'offre pas toutes décennies.</div><div>Je suis pauvre, aussi : appauvrie par mes angoisses, par les lanternes de vos promesses, par les creux de vos reins, par les abîmes de mes espérances.</div><div><br></div><div>Mais mes envies sont légitimes.</div><div><br></div><div>Je soufflerai sur la brûlure que laissera mon absence, je comblerai les trous de mes no shows par des selfies, je raturerai la ligne de l'accomagnateur en la relaçant par des petits coeurs. Je serai mon propre binôme.</div><div>À qui je parle, ici ? L'écho que j'entends me berce et me rassure, n'est ce pas un signe pour plonger là, dans le vide - ou plutôt : en plein dans le mille ?</div><div><br></div><div>Je retiens ma respiration.</div><div><br></div><div>La suite dépendra des requins.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-3989412466081574822023-07-08T00:22:00.002+02:002023-08-09T01:22:40.823+02:00Fraternité.Liquéfiée. Chaque parole qu'on prononce coule sur nous, visqueuse, telle du sperme moite ou une médue échouée sur les plages surchauffées du sud de la France. <div><br><div>Je dis je t'aime par mécanisme, je dis je t'aime parce que c'est un peu vrai.</div><div>Il vogue dans mes plus profondes angoisses et dans mes plus sombres ennuis. J'ai demandé quatre fois s'il est heureux. </div><div>C'était un oui fois quatre mais c'était baclé d'un "je t'aime d'avantage que j'aime ma femme". </div><div>Des choses incorrigibles.</div><div>Parce qu'on a gardi ailleurs. J'ai grandi ailleurs de toi et pour de vrai... je ne t'aime pas. Pas vraiment, pas tant. Mais au point d'en parler à ma psy. </div><div>T'as une gueule de minot, comme moi, et tu transpires la solitude. Je te serre dans mes bras et puis j'ai envie que tu prennes vite ton taxi, que tu te barres loin de moi. </div><div><br></div><div>Je n'aime pas ce monde.</div><div>Le monde de la famille. On ne doit pas se voir pour des gamettes en commun. Tu votes extrêmem droite. </div><div>Je suis armée de ma parole. Quand je te dis "je t'aime mais" tu n'entends que le début. </div><div><br></div><div>On fluctue. On est toustes la méduse échouée de quelqu'un d'autre. Je croise les tentacules pour éviter de t'électrocuter.</div></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-41419702413450070212023-07-07T01:10:00.002+02:002023-08-09T01:28:01.234+02:00Baratines.De la sauce tomate s'est incrustée sur mon pied gauche. J'ai ouvert la conserve de foie de morue grattée à ma mère sans réfléchir. Le goût est gras. J'ai fait trop de pâtes. Non, la quantité est suffisante, c'est simplement que je n'arrive pas à les avaler. J'ai le coeur au bord de la gorge qui bloque l'entrée. <div>Je repense à toutes les fois. Pas uniquement celles de ces cinq dernières années. Celle : les autres, où les toutes petites actions des pas si petits garçons m'ont fait me sentir diminuée, annexe, fragile. </div><div>J'ai vécu trois décennies. C'est merveilleux mais irréparable. On ne ressoud pas les fissures de l'égo et de la confiance à coup de pintes, de sexe et de rimmel. J'ai arrêté de m'échapper. Je me murmure chaque soir qui m'emporte dans le repos que ça aurait pu être plus dur. Oui, mais ça aurait pu être plus facile. J'aurais pu croiser plus de personnes qui m'auraient fait me sentir bien. Pourquoi ais-je posé si souvent mes pieds dans de la glue de moustique ? </div><div>Ça a tout taché. Tout entaché, mais pas tout(e) gaché(e). Je vibre encore si fort... Comme si rien n'avait été impactant, comme si tout se balayait à coup de brosse en PVC. Les ordures sont rangées sous mes aisselles - je me tortille les ongles et les joues jusqu'au sang quand on me parle de mes rayons. Petit rayon que je suis, la queue entre les cuisses, mais c'est peut être ça qui est le plus excitant : être dans la peur. La peur de n'avoir plus rien à perdre.</div><div>J'ai toujours :</div><div>_La bouche et tous ses délices</div><div>__Mes jambes qui galbent des montagnes au Japon</div><div>___Ma tête qui condense toutes les petites heures de sommeil pour ne pas disloquer mon univers</div><div>____Mon coeur qui pourrait faire les JO de muscu tellement il se serre chaque fois que mes paupières se froissent sur un début de calvitie.</div><div><br></div><div>Vinaigre de la vie,</div><div>À boire jusqu'à plus soif</div><div>Même au soleil</div><div>Impunément.</div><div><br></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-38436688261265832912023-06-28T23:58:00.001+02:002023-06-28T23:58:42.242+02:00La logique veut.Je bouillonne.<div>S'il tuent les enfants qui font des conneries, s'ils ignorent les femmes qui se font violer, comment peuvent ils être ceux qui nous protègent ? </div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-84346482065686858192023-06-27T09:40:00.003+02:002024-01-07T00:20:58.949+01:00Comme de l'eau de roche.Noces de cristal cette année.Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-59931548327695792172023-06-25T23:49:00.001+02:002023-06-25T23:49:27.650+02:00La Fumée.<div>À l'âge le plus vert de ma vie, à la veillée devant la cheminée, les "moins vert" racontaient des histoires de quand Lurette était encore belle et que le bon temps dans son sablier filtrait son or pour ensoleiller nos jours. Je m'imaginais que ces historiettes partaient en fumée rejoindre les nuages. Aujourd'hui quand je me mets à moudre de la mélancolie je tends l'oreille pour écouter les nuages... et attiser quelques souvenirs. </div><div><br></div><div>Jano Pesset </div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-17151992773444680862023-06-23T05:04:00.002+02:002023-06-23T05:04:22.533+02:00Ravitailles.Quand rien ne compte parfois parce que le compteur de nos gouttes de vies est obstrué ou percé...<div><br><div>Je n'irai pas m'infliger ça demain. Parce que j'en ai la chiasse. Ce n'est pas moi qui devrai flipper de venir. Ce n'est pas moi qui ai griffé profondément au point de provoquer des saignements qui brûlent chaque ride que j'ai sur mon visage d'enfant vieille et jetée. </div><div>C'est moi qui pleure, pourtant. </div><div>Je titube de douleur, de colère, jamais du reste.</div><div>Ça s'appelle le trauma : dans le milieu on dit que ça passe avec le temps, mais la vérité c'est que les ouragans ne font pas que passer comme sur les chaînes télé ; les brouillages créés dans les neurones ne sont pas des chimères, ce sont des cicatrices, et celles qui parcourent mes bras et qui ont vingt ans serreront toujours moins fort les veines qui ont servi de ravitaillement au petit fantôme gris que j'ai été.</div><div>Je fus chauve, chauve-souris, rat-dégoût. C'était si desagrêable que ma peau, même celle de mes pupilles, me tiraille encore. On met de la crème, chaque jour, chaque soir. </div><div><br></div><div>Je suis hydratée, maintenant. </div><div>Mais je me rappellerai toute mon existence que c'est que d'être dessechée de soi. </div><div><br></div><div><br></div></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-53493267168394489532023-06-22T01:08:00.002+02:002023-06-22T01:34:53.864+02:00sillonner ses pensées.Je recherche sans cesse des gens sans failles mais en faillite. Peut être que les sillons que j'aspire à creuser chez les autres sont ceux que je devrais combler chez moi.<div><br></div><div>Quand est ce que la pensée ultime, celle qu'on doit tous avoir les soirs de déprime devient un vrai sujet ? À partir de quel moment la bascule se fait entre l'idée d'avoir l'idée et l'idée elle même ? Quand est ce que l'intuition est menacée par le désarroi ? Est ce qu'il y a des palmiers a compter, avant de se dire que ça peut être dangereux de sauter sur le suivant ? Parle t on, raisonne-t-on a son aise quand la question vient se oser sur le bout de la clavicule ? Qu'est ce qui peut se casser, comment ça peut se casser, qu'est ce qui brise la situation ? Je sais exactement quand ça apparaît, mais je ne sais pas quoi en faire. J'attends ça passer. Comme la pluie.</div><div><br></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-81595495101951315722023-06-17T04:16:00.001+02:002023-06-17T04:16:16.906+02:00Pareilles.On a tous les mêmes peurs de céder nos émotions sans reciprocité, de se dérouler nu devant le parquet de vos interprétations, de finir dans la boue, celle qu'on a sentie poisseuse contre ses artères, ses doigts et ses oreilles.<div>On dit que chaque histoire est différente mais chaque histoire est difficile : toutes se ressemblent et on se raconte toujours les mêmes lubies sur l'oreiller en s'endormant seul dans nos lit. Chaque fois qu'on trinque et qu'on s'embrasse passionnément peut être la dernière de toute la vie ; je me souviens à peu près de la dernière nuit sereine avant la fin du monde. Je la croyais infinie. Et maintenant chaque heure de sommeil qui passe sans que je m'éveille est juste un compte à rebours secret avant la potentielle horreur du vide, de l'inconsidération et du désinterressement que le monde entier que je me constitue dans ma tête va me porter demain.</div><div><br></div><div>Et puis ça passe, pour douze ou vingt-quatre heures de plus, et je ravale les vomissures de mes angoisses pour me nourrir un peu, tenir jusqu'à ce que ce monde s'écroule et que la réalité, simple et banale me rappelle que parfois, souvent, tout ira plutôt bien.</div><div><br></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-1342528945117320752023-04-23T01:55:00.001+02:002023-04-23T01:55:55.797+02:00Avec douceur.Je ne la connais que de loin.<div>Certaines fois, elle s'est glisée dans ma vie familiale et amicale comme derrière des carreaux de verre fumé : je l'entrevoyais à peine. C'était la grande tante, le nourrisson de la cousine de cette amie, le meilleur ami de papa. C'étaient des gens que j'avais surtout vu en photo, dont le son de la voix m'échappait, qui ne me chérissaient pas en tant qu'individu. Quand ça a été grand-père, j'étais dans mon propre deuil, d'une toute autre nature, qui a flétri ma peine. Quand ce sont les mères des copains, on se projette, on compatit et puis on oublie vite, car c'est pas nous qui nous occupons de l'héritage et de la maison laissée vide.</div><div>Et puis là, en janvier, c'était plus proche. Le son de sa voix résonnait dans mon bureau, c'était cristallin et présent assez souvent pour que je m'en souvienne encore. Mais il n'était pas mon amour, il n'était pas mon ami, ni même mon parent, alors c'est un peu comme si ma tristesse était polie et conventionnelle. Ma tristesse est douce, et mes pensées sont claires, et j'éprouve presque du bien-être à ressentir tout cela.</div><div><br></div><div>Je ne la connais que de loin,</div><div>J'aimerais supporter la mort avec douceur. </div><div><br></div><div>Toutes celles à venir.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-68713778431963891372023-04-08T02:10:00.002+02:002023-04-23T01:59:50.094+02:00La lèche.Au fur et à mesure que je m'éloignais de toi je sentais la salive que tu as laissé sur le coin de ma bouche se figer, se refroidir jusqu'à devenir un simple souvenir. Tu m'as proposé de dormir chez toi : on ne se méprend pas, on a envie de se consumer un petit peu mutuellement. Moi, j'ai peur que ça casse une dinamique. Un frôlement des zones érogènes peut être un si gros catalyseur de malaise dans nos sociétés. Mais en faisons-nous pleinement partie ? Tu me plais et m'émoustilles, j'aime t'écouter parler et j'aime m'imaginer t'agriper les hanches, te pincer le bas des fesses avec la paume de ma main, faire glisser la pulpe de mes doigts sur l'intérieur de tes cuisses. Et puis juste boire des bières, te parler de mes blocages sexuels, t'évoquer mes traumas toxiques, c'est bon aussi. Un shooter au thé, un baiser mouillé sur le coin de la bouche. Une envie déclarée de se pécho mutuellement.<div>Bonne soirée, </div><div>À très vite.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-69220606444492980952023-04-06T22:58:00.001+02:002023-04-06T22:58:57.915+02:00Ne pas forcer.Parfois, ça ne (se) passe pas...Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-54235870897310763262023-03-27T16:12:00.002+02:002023-04-05T23:02:31.994+02:00L'évènement.J'avais fini de corriger mes copies. Je re- voyais continuellement la même scène, floue, d'un samedi et d'un dimanche de juillet, les mouvements de l'amour, l'éjaculation. C'était à cause de cette scène, oubliée pendant des mois, que je me trouvais ici. L'enlacement et la gesticulation des corps nus me parais- saient une danse de mort. Il me semblait que cet homme que j'avais accepté de revoir avec lassitude n'était venu d'Italie que pour me donner le sida. Pourtant, je n'arrivais pas à établir un rapport entre cela, les gestes, la tiédeur de la peau, du sperme, et le fait d'être là. J'ai pensé qu'il n'y aurait jamais aucun rapport entre le sexe et autre chose.<div><br /></div><div style="text-align: right;">Annie Ernaux, L'événement.</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7688640917448794565.post-37814686632708327982023-03-23T16:11:00.000+01:002023-04-05T23:13:26.466+02:00C'est non.Je suis jeune ouais, mais je ne suis pas éternelle. Et je ne suis pas toute seule.<div>Mes parents, eux, sont moins jeunes. Mes collègues de travail sont moins jeunes. Certains de mes copains sont moins jeunes. Nous vivons en société : nous côtoyons tous les jours ceux qui vont devoir travailler deux ans de plus, nous en faisons partie. Tu te rends compte que ça représente quand même 24 mois ? 720 jours ?! Tu te rappelles de tes 24 derniers mois ? C'est long, n'est ce pas ? Imagine comment c'est plus long à 60 ans...</div><div><br></div>Unknownnoreply@blogger.com