15 avril 2019

Notre-Dame de Paris.

La dernière fois que je l'ai vue, j'étais avec Adrian, nous allions à DAU, et nous étions agacés par les innombrables touristes qu'il y avait sur le parvis. Il faisait déjà nuit, et sa façade imposante transperçait nos rétines, comme celle des passants, des parisiens, des étrangers, des vieux, des enfants, des policiers ou des chauffeurs. Je l'avais regardée en me disant qu'il faudrait que je grimpe sur les tours, un jour. Je connaissais la Cathédrale Notre-Dame avant même de savoir parler français. Je l'ai découverte dans un Disney, je l'ai recroisée plus tard sur les images emblématiques de Paris, puis dans les bouquins d'histoire, et enfin je l'ai disséquée et scrutée en cours, à l'Ecole du Louvre. Je savais quelle façade appartenait à quel type de style gothique, je savais ce que représentaient tous les bas-reliefs, je connaissais le diamètre de ses roses, les dates clés de ses reconstructions, la teinte si particulière de la lumière à l'intérieur lorsque le soleil se couche. Notre-Dame, c'est la cathédrale la plus célèbre du monde, mais c'est aussi l'un des bâtiments qui m'a fait aimer les beaux monuments, les belles choses, assez pour suivre un cursus d'histoire de l'art. J'ai étudié Notre-Dame, j'ai travaillé pour Notre-Dame, j'ai aimé toutes mes rencontres avec ses vieilles pierres, été comme hiver, jour comme nuit. J'y ai emmené mes parents, mes amours, mes amis, ma tristesse, ma fascination. Ce soir c'est le cœur de Paris qui saigne et moi je pleure car cette montagne de dentelle qui m'a fait aimer la beauté millénaire est réduite en cendres.


Photo : 2013, avec Anne, ivres, allongées sur le parvis,
seules au monde face à la beauté immense.