15 mars 2018

Craquelure

Il y a un tout petit quelque chose qui frotte. C'est peut être l'horoscope, la fin d'hiver, le manque de chair, le découvert, ou les hormones qui s'effritent au point de se glisser entre mes dents du bonheur. Je peste seule, je serre les poings, le coeur me serre. A peine je digère cet enchainement de soirs et de réveils austères. J'ai envie de plantes, de soirées roses et étoilées, de saumon frais et de vitamine C.

Il y a un petit quelque chose qui grince
Entre mes maxilaires, entre mes ongles,
Entre mes jambes, sous ma tignasse je transpire froid, je suis moite quand je devrais encore brûler vive
Vivement que les journées s'étirent, que je puisse reprendre mes pensées sur voûtes sur croisée d'ogive, mon rythme deshaleiné, ma soif à sans cesse désaltéter.

Il y a quelque chose qui se serre
Dans ma poitrine
La cuisine est jaune pâle
Les rêves sont lourds et flasques
Et j'écrabouille les flaques de mes godasses
Sans telle envie le matin que lorsqu'on n'assaisonnait pas mon âme
Je crisse les minutes comme des spaghettis secs
Je mange comme on mange des épinards en boite
Je boite
Alors même que mon pied me fait moins mal

Aurais-je une épine coincée entre les omoplates ?