15 mars 2017

Pas délicieuse

J'ai pourtant tous les ingrédients : une famille, de belles études, de précieux amis. Mais ils sont là devant moi et je ne sais pas quoi en faire... les découper, les assembler, les assaisonner ? Quoi que je fasse ce ne sera pas bon. Je ne sais pas cuisiner. Je n'ai même pas faim.
J'ai des plaies douloureuses à l'intérieur des joues. Chaque matin elles me rappellent que j'ai mal dormi, que j'ai trop bu, que j'ai trop souri sans signification. Je ne sais pas être si seule, si ennuyée, si lasse. Je n'ai pas de.. d'《objectif》... je n'ai pas d'envies particulières si ce n'est de m'endormir pour 10 heures après la cinquième pinte. Apres une nuit blanche câline, après des phalanges sur mes seins, des ricanement dans mes oreilles, des fous rires nus. Des moments de partage de ce que je ne partage plus.

Mes pensées jouent à yoyo : trois pas en avant, deux sur le côté : je suis mieux seule que mal accompagnée, je suis trop seule pour avancer, je stagne trop pour reculer. Bien mal en pis, sautes d'humeur et le ventre noué, les jambes charcutées, l'envie pressante de faire du sport de faire l'amour, de pleurer ou de danser, je ne sais plus trop par où commencer. Je m'ennuie tout autant que l'an dernier sauf que je n'ai plus de point de chute. Les mardis s'enchainent avec les dimanches comme s'ils étaient accolés. J'ai les yeux collés contre mes sourcils, expression d'étonnement comme si cela me surprenait d'être si vide. Si craquante, si craquée, si croquée. En miettes, en dents de scie, en pointillés. En silence. En m'endormant, en dormant debout tous les jours, en ne rêvant de rien tous les soirs. Essoufflée, courbée, cernée. Mi-molle. Pas là. Pas ailleurs. Nulle part.

: j'ai le cafard.