04 mai 2016

J'ai attendu ce moment toute la journée. M'enfermer sous la douche, allumer le jet d'eau chaude et me le verser sur la tête pour ne pas sentir les larmes couler à flots. Je ne savais pas que j'étais capable d'autant d'amour, de peine et de rancoeur en même temps. Je ne sais pardonner, je ne sais qu'endurer. Je me sens vide, comme il a six ans, comme il y a quatre ans, quand je comprenais que je suis toute seule et que je suis loin d'être entière, que je n'étais que du coeur en poudre à ajouter à tous les mets. Je n'ai plus faim, et tu ne me dis que des mensonges. J'ai essayé durant quatre ans de te traduire chaque lettre du mot je t'aime, de se mouvoir avec toi, doucement, de te montrer comment lever la tête, ensemble, en même temps. Aujourd'hui on se tourne le dos et on fonce le nez vers le sol, à bouffer la poussière. C'est tout ce qui reste de tes belles paroles, de mes insupportables crises, de nos solitudes. Je suis beaucoup trop seule, même avec toi, et je ne sais plus où je dois tremper mes racines pour refleurir, revivre. Je suis seule, je suis seule je suis seule et tu es incapable.