12 novembre 2012

Quitter et ne pas quitter.

   Qui aurait pu croire. Pas moi.

   Voici ton corps, devant mes yeux. Voilà déjà ton bassin ferme qui s'ancre contre le mien. La douceur de ta peau est plus chaude que la couette en plumes. Tu souris, tu fermes les yeux, tu piques. Je crie.


   Parfois, il faut des mots. Parfois, il faut juste le silence, la pénombre, et nos yeux se parlent sans l'aide de nos langues. Et puis c'est au tour de nos lèvres, de nos mains, de se raconter leurs malheurs lorsqu'ils sont seuls.
   Seuls, nous le serons souvent. J'apprends avec toi à remplacer les regrets du futur par le bien-être du présent. Tu étais là cinq minutes avant de partir, et tant que t'es là, il ne faut pas penser que ça va se terminer. Et puis, maintenant que ta bouche ne va plus se tendre vers la mienne pendant une semaine et demi, je ne vais pas m'attrister sur ton absence, je vais vivre comme si tu ne me manquais pas, puisqu'après tout pleurer ton départ ne fera pas avancer nos retrouvailles. Je ne parle pas de mettre l'amour entre parenthèses, mais de ranger dans un tiroir les jours qui écrivent les contours de nos coeurs pour ressortir les plus petits cahiers, peut-être moins agréables à lire, mais qu'il faut continuer quand même, le temps de se retrouver : les cours, les potes, les trucs en cuir... Y prendre plaisir en attendant le train. Faire en sorte qu'ils deviennent agréables et savoureux, assez pour me faire passer onze jours beaux, onze jours sans toi, mais avec toi dans mon coeur sans que ça me fasse mal.