20 juin 2012

Le mal de Paris.

   Moi je serai heureuse. Je serai heureuse ici, dans une maison dans les garrigues, où ça sent les cyprès et où on entend les cigales. Je serai heureuse le matin car en allant chercher mon pain le soleil me cramera les épaules et le bleu du ciel me fera plisser les yeux. Je pourrai aller à la mer en fin d'après-midi, je pourrai prendre le train cinq fois par semaine, je pourrai trouver des tielles sétoises dans toutes les supérettes du coin, je pourrai me saouler au pastaga, même dans les bars, car les prix sont abordables même après l'happy hour. Je passerai mon permis, j'achèterai une petite voiture, j'aurai peut-être même une petite chienne qui avec les années deviendra grande, aussi grande que moi et que mon envie de rester ici encore et encore, à bosser pour toucher un petit smic, et avec, me permettre tout ce que je désire. 
   En attendant, je suis "parisienne", je fais de prestigieuses et longues études, dans une prestigieuse école, je prends le métro, j'achète du pain frais le matin, je banque en soirée, je rentre en noctilien, je me réveille en milieu d'après-midi, je fais semblant de réviser, j'ai des bals de fin d'année, et un sacré poids sur le coeur.
   Un été pour réfléchir, pour jouer tout ça à pile ou face.