12 mai 2012

Il est huit heures
Paris ne s'éveille pas
ou peu.
J'ai eu froid aux yeux
au ventre
aux mains
mais pas au coeur.
Il y a des choses qui se passent sans se passer
on boit beaucoup et parfois
ça nous laisse peu de goût amer.
Amis de ce soir, inconnus de demain,
je vous rejoins, je vous ai rejoint.
Amie de toujours, tu as disparu,
un litre et demi parti dans les bouches d'inconnus...
Encore eux, ces salopes, ces belles filles
aux cheveux courts.
Que veulent-elles
de plus
que ma présence
que l'ignorance
qu'un verre d'eau ?!

"Qu'importe l'endroit, pourvu qu'il y ait l'ivresse",
dirait sans doute en russe un mec bourré aux quais de Seine...
Qu'importe l'heure, qu'importe le bonheur
Si on n's'en souvient plus,
est-ce si mal, après tout ?
Qu'importe l'envie, qu'importe le choix
pourvu qu'il y ait un peu de temps
un peu de premières fois.

Pourvu qu'il y ait
une once de vérité : des yeux bleus marrons
de la chaleur humaine
un rayon de soleil (toujours sur les quais de Seine...)

Au revoir Paris,
au revoir, et à bientôt, je te quitte comme chaque nuit quand je sors du Bato'
Je ne peux plus
te regarder en face,
je m'endors jusqu'à ce soir, jusqu'à ce qu'il fasse

nuit. Crépuscule.
Sans scrupules,
car nous nous disons en vacances.
Je renifle :
je sens septembre
je sens déjà ses feuilles mortes.
Je sens la boucle qui reboucle
les soirs qui se chevauchent
les nuits qui s'embrassent
moi qui t'embras(s)e

belle créature que tu es
les jours où il fait moche.