10 janvier 2012

Le Christ et la Croix.

Évangile de Rabula, VIème s., folio 13v.

   « Le Seigneur est donc livré au bon plaisir des furieux, et, pour insulter à sa dignité royale, on l'oblige à porter lui-même l’instrument de son supplice ; ainsi s'accomplissait ce que le prophète Isaïe avait connu d'avance lorsqu'il avait dit : « voici qu'un enfant nous est né et qu'un fils nous a été donné ; il a reçu l'Empire sur ses épaules. »
   Lors donc que le Seigneur portait ainsi le bois de la croix, bois qu'il allait transformer en sceptre de puissance, c'était certes aux yeux des impies un grand sujet de dérision ; mais pour les fidèles un grand mystère s'y manifestait : car ce très glorieux vainqueur du diable et ce tout-puissant triomphateur des forces adverses portait dans un brillant appareil le trophée de sa victoire et, sur ses épaules, avec une invincible patience, présentait le signe du salut à l'adoration de tous les royaumes (...) »
   « O puissance admirable de la croix ! A gloire ineffable de la Passion ! Là se trouve le tribunal du Seigneur, là le jugement du monde, là le pouvoir du crucifié ! »

Léon le Grand - Sermon n°59, ch. 4 à 7, Sur la Passion du Seigneur.