30 août 2011

Pas de mots.

Coucou, je suis toute verte
de peur
toute verte comme l'herbe qui pousse
verte comme le t-shirt qu'elle portait tout à l'heure quand je l'ai serrée dans mes bras.
Verte comme le feu tricolore qui nous indique comme peut poursuivre notre route, comme le printemps, comme un diabolo kiwi.

J'ai sur la langue les prénoms de tous ceux qui vont me manquer et qui partent aux quatre coins du monde. Et surtout, moi.

26 août 2011

Les cartons approchent.

   Et voilà. Trente trois mètres carrés à deux rues du Sacré Coeur. Parquet, cuisine équipée, douche italienne, au calme mais à deux pas du coeur du dix-huitième, un peu comme dans les rêves. Tout ça pour un milliers d'euros. Il pleut ce soir à Paris. Je me demande si les pavés sont glissants à Montmartre...

   Je vous invite à passer nous rendre visite quand bon vous semble dans l'année, à Jude et moi, nous aurons un chouette clic-clac pour vous accueillir, le wifi, la télé, des tonnes de bouquins. 
   J'ai hâte d'être à la rentrée, finalement. (Même si Maman va me manquer.)


Chambre

Cuisine

Salon

24 août 2011

Un dossier complet ne veut rien dire.

   Je suis comme ces petites bestioles qui rampent parterre à la campagne : égale aux milliers d'autres, insignifiante, apeurée par la grandeur du monde, préoccupée par le train-train quotidien. C'est difficile de trouver un chouette appartement à Paris, c'est difficile de se résoudre à y vivre. Si cela se trouve, je n'aurais pas dû vouloir tout ça.
   J'ai sommeil à 21h15, est-ce la vieillesse, ou l'épuisement ? J'ai déjà dix-neuf ans, tout de même. Je me pose de plus en plus cette stupide question que tout le monde se pose un jour : pourquoi faire des études ? Pourquoi travailler ? Machin, bidule... J'ai des heures et des heures devant moi chaque jour et pourtant je les laisse s'enfuir et je ne les regrette que quand elles sont perdues. Les petites bestioles, elles, au moins, ne font pas attention aux aiguilles qui tournent. J'ai subitement envie d'écrire, mais je n'ai rien à raconter, même pas d'histoires fictives. Il y a des gens qui vont me manquer. Je me demande si les fourmis se manquent entre elles...


* * *


Fissures : une avalanche de ruelles
sur un mur crépi,
comme un violoniste qui rate sa note et nous déchire les oreilles
Les marchands de glaces n'en font pas autant, ils nous offrent la béatitude de la fraîcheur
comme une nouvelle seconde de vie
Et pourquoi savoir bien écrire si les choses sont revivables à perpétuité ?
Seconde après seconde
les murs se fissurent
on ne le voit jamais en direct
mais quand on revient dans un appartement depuis longtemps abandonné
on les voit par milliers comme si c'était l'oeuvre d'une araignée
qui essaierait de manger toute la poussière.
Et nous, le temps nous mange
Et nous, on mange quoi ?
Des débris du temps ; de la bile de notre vécu ; de belles images difficiles à digérer.
Un peu de tout.
C'est pour ça qu'à chaque fois qu'on pense, on a l'estomac lourd. 

17 août 2011

Cela faisait une éternité.

   Nous étions trois, et, parlant incessamment de drogues, nous avons enchaîné le Triskel, la Taverne et le Charlie's où j'ai étonnamment pris une pinte. Je ne sais pas si c'est l'alcool, la fatigue ou autre chose, mais j'étais bien dans me pompes - malgré quelques problèmes de pipi... - comme jamais ! Jude voulait absolument un pizza, et moi absolument une épicerie histoire d'acheter une fiole qui m'achèverait un peu plus. Sauf que sur le trajet qui nous menait rue d'Alger on a croisé celui que Lucie croyait être Jésus. Et pour rigoler, on a passé une heure à chercher son prénom ; lui a trouvé les nôtres en un rien de temps, c'était époustouflant ! L'achat de la pizza et de l'alcool s'est super bien passé, je vous assure mais le meilleur était encore à venir. Nous avons attendu les potes d'Antoine (Jésus, vous suivez ?) qui étaient au Panama. On s'est aperçus que dans le groupe il y avait Mathilde, la petite cousine de Jude, alors on est tous allés chez lui, où on a parlé de nos connaissances communes, et fait de la musique. Ils sont partis vers six heures, et quand on a raccompagné Lucie, le soleil s'était déjà levé à l'horizon (je ne sais pas comment on a réussi à rentrer, titubant, et s'engueulant tous les 50 métres), à tel point qu'au moment de se retrouver dans le lit, il faisait déjà complètement jour.

15 août 2011

Oubliées.


Elle était belle, grasse et douce
comme une enfant d'ébène blanchie à la chaux :
les bourrelets saillaient d'en dessous de ses vêtements
comme le noir qui fleurit sous la couche blanche

je ne sais pas qui c'était, je ne sais pas si elle existe
mais elle était plantée devant moi comme une arbre dans la terre

[...]

Elle voulait peut être me dire que je me trompe de direction, ou me demander l'heure.
Je ne sais pas.

12 août 2011

10 Août 2011.

Maintenant, j'ai une véritable bague de fiançailles.

08 août 2011

Montagne Noire.

   Des renards, plein de renards dans un champ rempli de fleurs et de meules, de la pluie qui a caressé mon visage et mouillé l'intérieur de mes Docs Marteens. Rien que le pare-brise de la voiture, plein de gouttelettes était la plus belle tapisserie du monde. Le paysage au loin était en HDR. Et la musique m'usait doucement les oreilles, jusqu'à ce que ça siffle sans s’arrêter, comme une mélodie douce qui accompagne un voyage. J'étais heureuse d'être avec mes meilleurs potes, même s'ils ont passé la soirée dans la voiture et non devant le son, j'étais heureuse de les regarder et de les trouver beaux comme jamais. Le soleil ne daigna pas faire son apparition avant 15h, mais il ne manquait pas vraiment. Les gens dansaient comme des fous, de vrais fous, pas en rythme, de façon desarticulée, tels des zombies, et c'était joli, joli comme tout. On oubliait ceux qui nous parlaient ou bousculaient l'instant d'après, on n'avait pas peur de passer pour des cons car tout était à sa place, tout le monde était dans son élément, et les éclats de rire se mélangeaient aux 50 kilos, le bruit de la pluie  sur le pare-brise au crissement des feuilles à cigarettes. On fumait beaucoup, et on parlait encore plus, de tout, de rien, mais surtout de la beauté des fleurs et des insectes, car il y avait une infinité de sauterelles et de nuances de verts dans ce champs immense. Et les centaines de voitures garées n'importe comment ne faisaient que compléter le paysage.
   Au retour, nous avons eu le plus beau des plus beaux des couchers du soleil du monde. Il était gris, et rose et rouge et bleu, comme tous les autres. Mais il avait cette particularité d'accompagner notre fatigue, notre voyage en voiture, et notre redescente.