18 décembre 2010

Le goût de la gerbe.

   Vingt. Vingt verres, imaginaires. A chaque fois je. Je suis, je ressens. J'existe. Je les entends, je pleure. Vingts fois par jour, au moins, je suis éveillée. Sur vingt quatre. J'avais pas envie d'entendre ça. Ce qu'il dit, lui, à propos d'elle. j'ai peur, car le mien pourrait dire la même chose à propos de moi. Je ne sais pas où me mettre, et là, je n'aurais pas su où me mettre non plus. Mes bras, suspendus au bout de mes épaules - suspendus sous ma tête, semi-douloureuse dans mes rêves les plus inimaginaires (on ne sais plus de quoi on parle à quatre heures moins le quart, et même plus tôt) - sont douloureux (eux aussi). Tout ça sous pression - changement de position - rythme cardiaque presque accéléré, vite le rhum... Lui, il dort déjà comme un mort, à chaque fois. C'est endormi qu'il se couche, c'est réveillé qu'il s'éveille. J'ai soif de n'importe quoi, d'un baiser spontané choisi au bon moment. Mes doigts, eux, contrairement à mon cœur, ne savent plus écrire (et je ne sais pas si ça veut dire quelque chose), faut-il que ça veuille dire quoi que ce soit pour vous ?)  demain, (mais ce sera demain, déjà) je voudrai(s) effacer ce souvenir - peut être - mais peut être (peut être) pas, car ce sera le meilleur. Le meilleur goût d'alcool, le meilleur goût du rhum pur - alors qu'il es dilué, bon sang ! - vite, vite, faut se coucher.
  Il m'engueule déjà, pour un texte, pour un mot : il éteint la lumière. Voilà qu'il dort, alors qu'il dormait déjà quelle importance, demain, on sera à Paris, sans celle-ci, sans celle-là, pourtant, celle-là, elle aurait pu être là, ça n'aurait rien changé.
   Il souffle, encore, comme un bœuf endormi, je dors déjà, moi aussi, moi de même, je te quitterai pour toujours, je ne te quitterai toujours, je te quitterai jamais - dirai-je. A dieu, bonne nuit, quelle importance quand la nuit n'existe pas et quand les mots sont déité. (plus de vingt fois par heure : la foi en ce qui ne s'éteint pas.)
   Souffle. (c'est un ordre.)